Comme chaque année depuis 2009 nous étions invités par le village Emmaüs à tenir une table militante dans le village associatif (une quarantaine d’associations solidaires) lors du festival les 28 et 29 juillet.
Le village nous avait réservé un espace très conséquent où nous avons pu afficher sur au moins une vingtaine de mètres nos drapeaux, panneaux, cartes et photos sur les prisonniers en particulier. Cette année nous avons dédié une place plus grande pour Georges Ibrahim Abdallah.
Nous avons aussi réalisé un travail important sur l’histoire d’Emmaüs en Palestine dans la vallée de Latrun avec trois panneaux de photos et de textes d’avant 1967 et d’après la guerre des 6 jours lorsque le village a été vidé de ses habitants chassés de chez eux et détruit (photos).
Comme pour les villages détruits en 1948, les Israéliens ont planté des arbres pour faire disparaître toute trace du village. A son emplacement se trouve maintenant un parc d’attractions qui s’est d’abord appelé le Canadian Park car il a été financé par des Juifs canadiens. Mais à la demande de ceux-ci, lorsqu’ils ont appris qu’il était sur le lieu d’un village détruit, le parc a été débaptisé et est actuellement connu sous le nom d’Ayalon Parc. Nous avons fait un diaporama.
Si cela intéresse un groupe, ne pas hésiter à nous le dire.
A noter que le village, cité dans l’Evangile selon Saint-Luc, était multimillénaire et qu’il a inspiré l’abbé Pierre lorsqu’il a baptisé sa communauté « Emmaüs » en particulier parce que le village avait une réputation d’accueil des gens de passage et des pauvres de la région. Plus de 2000 ans d’histoire rayés de la carte. Dans « le nettoyage ethnique de la Palestine », Ilan Pappe revient sur cet épisode de 1948 : « la Légion arabe a défendu la région de Latroun, avec tant de ténacité que cette bataille est restée gravée dans la mémoire collective de l’armée israélienne comme la plus grande défaite qu’elle ait connue pendant la guerre. Le souvenir cuisant de ce fiasco a suscité une envie de revanche. L’occasion
s’est présentée en juin 1967, lorsque Israël a occupé la zone ».
Nous avons aussi trouvé des textes de Uri Avnery qui parlent de la destruction
des villages de Latrun et des témoignages d’un soldat repenti qui était dans l’armée israélienne à cette époque. Aujourd’hui les Israéliens ne parlent plus de la vallée de Latrun ; mais la vallée Ayalon. Les photos de nos panneaux ont été collectées par l’ONG israélienne Zochrot auprès de
l’association palestinienne « Palestine remembered » qui fait vivre la mémoire de tous les villages détruits en 1967 dans la vallée de Latrun.
Ces photos de la dépossession ont été prises par un soldat israélien qui a participé à l’action et qui a témoigné plus tard.
De nombreux jeunes et moins jeunes se sont arrêtés pour nous parler longuement, parfois avec beaucoup d’émotion. Les militants palois disponibles en ces jours de semaine se sont relayés sur le stand pour répondre aux questions, fournir les explications sur la résistance en Palestine et assurer la vente des produits palestiniens. Comme chaque année, pour le festival, nous publions un numéro spécial de 8 pages d’un petit journal que nous éditons chaque mois et qui a rencontré un beau succès.
Même si cette année les concerts ont fait moins d’entrées que les autres années, Germain le patron d’Emmaüs nous a confirmé qu’il y aurait un festival fin juillet l’année prochaine. C’est bien noté, nous y serons.