"Un règlement de paix ne peut venir qu’à la suite de négociations directes et ne peut être imposé", a déclaré à la radio publique le ministre israélien des Affaires Etrangères, Avigdor Lieberman.
Il réagissait aux déclarations faites samedi à Londres par le Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, selon lequel le Conseil de sécurité de l’ONU devrait imposer un règlement incluant la reconnaissance d’un Etat palestinien indépendant, si l’impasse se poursuivait dans le processus de paix.
"Après une date butoir, le Conseil de sécurité devrait proclamer qu’il adopte la solution de deux Etats. Ceci devrait inclure tous les paramètres : frontières de cet Etat, réfugiés, Jérusalem et arrangements de sécurité", a déclaré M. Solana, selon un communiqué du Conseil de l’UE.
M. Solana a estimé que le Conseil de sécurité devrait reconnaître de façon unilatérale un Etat palestinien, comme "membre à part entière de l’ONU et annoncer un calendrier de mise en oeuvre de cette résolution".
Dans un communiqué, le ministère israélien des Affaires Etrangères a affirmé que "toute mention d’une date butoir artificielle, minait les chances d’aboutir à un règlement bilatéral".
Il a souligné qu’Israël a appelé "à la reprise immédiate et sans conditions" des négociations de paix avec les Palestiniens, alors que ces derniers exigent au préalable un gel de la colonisation [1].
M. Lieberman a par ailleurs relativisé la portée de cette déclaration, estimant que "ni les Etats-Unis, ni l’Europe n’entendaient imposer une solution".
"Il ne faut pas attribuer trop d’importance à des propos venant d’un diplomate en fin de mandat", a-t-il ajouté.
M. Solana avait été désigné en octobre 1999 Haut représentant pour la politique étrangère de l’Union, avant d’être reconduit en 2004. Il avait été auparavant secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), de 1995 à 1999.
Son mandat expire en octobre et M. Solana a annoncé qu’il ne demanderait pas de le prolonger.