Tout est parti d’un reportage tourné en caméra cachée et diffusé à la télévision israélienne. Il montre les membres de l’ONG Breaking The Silence interrogeant d’anciens soldats des renseignements sur leur façon d’opérer. Pour le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, « une ligne blanche a été franchie ». Il a réclamé une enquête.
L’ONG aurait-elle collecté des informations classifiées ? « Non », rétorque sa présidente Yuli Novak. Breaking The Silence recueille depuis des années les témoignages d’anciens soldats pour dénoncer les méfaits de l’occupation israélienne des Territoires palestiniens. Mais elle se défend d’avoir enfreint la loi et mis en danger la sécurité de l’Etat. Pour Yuli Novak, cette affaire est « une tentative d’intimidation de plus pour faire taire ceux qui critiquent le gouvernement israélien ».
Breaking The Silence et d’autres ONG des droits de l’homme israéliennes sont dans le collimateur des autorités. Une loi est en cours d’examen pour les obliger à publier leurs financements venus de l’étranger. Elles font aussi l’objet de campagnes de haine sur Internet de la part d’organisations d’extrême droite soutenant la colonisation.