Les dirigeants israéliens sont en train d’examiner une initiative de paix proposée par l’Arabie saoudite en 2002, a annoncé hier le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak. Il a par ailleurs indiqué que les négociations avec la Syrie et les Palestiniens ont démontré que le temps était venu de relancer les négociations de paix dans la région. M. Barak a par ailleurs ajouté avoir discuté de ce sujet avec le président Shimon Pérès et la nouvelle chef de Kadima, Tzipi Livni [1].
L’initiative de paix saoudienne propose la reconnaissance de l’État d’Israël par l’ensemble du monde arabe en échange du retrait israélien des territoires acquis durant la guerre des Six-Jours en 1967. Elle demande la constitution d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale et pour le droit au retour des réfugiés palestiniens et de leurs descendants. Dans un premier temps, Israël a rejeté le plan de paix saoudien. Néanmoins l’année dernière, le Premier ministre Ehud Olmert l’a qualifié « d’initiative positive » mais a rejeté catégoriquement les revendications concernant les réfugiés.
Parallèlement, à Madrid, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, et le roi Abdallah II de Jordanie ont estimé, au cours d’une rencontre samedi, que le processus de paix au Proche-Orient traversait un « moment décisif », notamment à l’approche des élections américaines. M. Zapatero a mis en relief l’implication de l’Espagne dans le processus de paix au Proche-Orient, en citant sa présence au sein de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) ou encore l’aide au peuple palestinien, a souligné la présidence du gouvernement espagnol.
Le monarque jordanien, accompagné de la reine Rania, faisait samedi une visite officielle en Espagne. Dans un entretien publié samedi par le quotidien el Pais, le roi Abdallah II s’est déclaré « pessimiste » sur les chances de succès dans les négociations de paix israélo-palestiniennes. « Si nous ne parvenons à rien avant la fin de l’année, étant donné l’incertitude entre Israël et Palestine, il n’y aura pas d’avenir pour le processus de paix », estime le roi, ajoutant que cette perspective « fait peur à tous ». « Pour la première fois, je me sens pessimiste. Et je crois toujours être l’un des leaders les plus optimistes du Proche-Orient », déclare encore le roi Abdallah. « Israël doit décider s’il veut être à l’avenir une forteresse ou bien s’impliquer dans le monde arabe et musulman », poursuit le monarque.
Les négociations de paix israélo-palestiniennes, censées aboutir avant fin 2008, n’ont enregistré aucun résultat significatif depuis leur relance au sommet d’Annapolis (États-Unis) il y a un an. Les dirigeants palestinien Mahmoud Abbas et israélien Ehud Olmert, qui se voyaient en moyenne deux fois par mois depuis, ne se sont pas vus depuis le 16 septembre et une rencontre, annoncée pour vendredi dernier par un ministre palestinien, n’a pas eu lieu.