Ce sont en fin de compte les Israéliens qui ont détruit cette année-là les installations de Daïr Alzour, dont Damas a toujours affirmé qu’elles n’avaient rien à voir avec la recherche nucléaire militaire.
Dans ses Mémoires, Decision Points (« Instants décisifs », dans la traduction en français), à paraître mardi aux États-Unis, l’ancien chef de la Maison blanche révèle avoir parlé au téléphone avec le Premier ministre israélien de l’époque, Ehud Olmert, peu après avoir reçu des informations sur « une installation suspecte, dissimulée dans le désert oriental de Syrie ».
« George, je vous demande de bombarder ce site », avait dit le chef du gouvernement israélien à Bush, raconte l’ex-président, qui précise qu’il avait alors examiné cette possibilité avec ses conseillers en matière de sécurité.
Un bombardement avait été envisagé « mais bombarder un pays souverain sans aucun avertissement ou sans justification préalable aurait entraîné en retour de graves conséquences », écrit George W. Bush dans son livre, dont Reuters a obtenu un exemplaire avant parution.
Un raid clandestin avait également été évoqué mais l’opération - l’envoi d’un commando et ensuite son exfiltration du territoire syrien - avait été jugée trop risquée.
Bush précise que selon les informations obtenues par le directeur de la CIA de l’époque, Mike Hayden, l’installation syrienne abritait probablement un réacteur nucléaire. Mais rien de très précis ne prouvait que Damas voulait de doter de l’arme atomique.
« J’ai alors dit à Olmert », poursuit que l’ancien chef de la Maison blanche, « que je ne pouvais justifier une attaque contre une nation souveraine si mes services de renseignement ne confirmaient pas qu’il s’agissait bien d’un programme d’armement ».
Olmert avait été déçu par ce refus, ajoute l’ex-président républicain, qui dément que Washington ait alors donné son « feu vert » aux Israéliens pour qu’ils se chargent eux-mêmes de détruire le site.
« Le Premier ministre Olmert ne m’a pas demandé mon feu vert et je ne le lui ai pas donné. Il a fait ce qu’il jugeait nécessaire pour la sécurité d’Israël. »