Présenté comme un "poids lourd" du gouvernement de Netanyahou, Avigdor Lieberman vient pourtant d’essuyer un revers.
L’ultranationaliste s’est en effet vu refuser, par les autres ministres, le projet de loi par lequel il souhaitait obliger tous les citoyens d’Israël à prêter serment d’allégeance à un Etat juif, sioniste et démocratique, avant de recevoir leur carte d’identité. Il peut toujours demander à des députés de son parti, Israël Beitenou, de présenter ce texte comme une proposition de loi, mais sans le soutien de la majorité, ses chances de parvenir à le faire adopter sont incertaines. Pour Lieberman, toutefois, le noeud du problème est ailleurs. Par son refus, le gouvernement signifie qu’il n’entend pas suivre Israël Beitenou dans son combat contre ceux que l’ultranationaliste appelle "l’ennemi intérieur" ; c’est-à-dire les Arabes israéliens.
"L’ennemi intérieur"
Car ce sont eux qui étaient visés par le projet de loi du ministre des Affaires étrangères, dénoncent ses opposants. Ce sont eux que l’ultranationaliste voulait obliger à jurer fidélité à Israël, avant de se voir délivrer la carte que tout citoyen a l’obligation de détenir dès l’âge de 16 ans. Eux encore qu’il comptait forcer à servir dans l’armée, par le biais du même texte de loi. Une obligation dont les Arabes israéliens sont, pour l’instant encore, dispensés du fait de la situation délicate dans laquelle cela les placerait. L’armée peut en effet intervenir contre les Palestiniens ou attaquer leurs territoires.
Or, ceux que l’on appelle les Arabes israéliens, et qui représentent près de 20% de la population, ne sont autres que les descendants des Palestiniens qui se sont retrouvés à l’intérieur des frontières d’Israël après la création de l’Etat, en 1948. Ils font partie de ceux qui n’ont pas été chassés ou qui n’ont pas fui ce qu’ils appellent la "naqba" (la catastrophe, en arabe) : la naissance d’Israël. Un évènement que certains d’entre eux célèbrent chaque année par des démonstrations de tristesse.
Mais le gouvernement de Netanyahou -faut-il y voir un signe d’ouverture vers Lieberman ?- vient de l’interdire : désormais, le jour anniversaire de la création d’Israël, personne n’a le droit de montrer qu’il est en deuil.