Alors que les accords d’Oslo, en 1993, semblaient ouvrir cette voie, l’évolution sur le terrain rend un tel arrangement de plus en plus difficile.
Les Israéliens ne cessent en effet de pousser leur avantage dans l’occupation de la Cisjordanie et de Jérusalem - Est, empêchant d’assurer la continuité territoriale d’un éventuel nouvel Etat.
Face à ce constat, des intellectuels et hommes politiques locaux réfléchissent à différentes options, notamment celle d’un seul Etat pour deux peuples. D’autres envisagent un recours à l’ONU. D’autres encore se contenteraient d’arrangements sur le terrain, réalistes mais temporaires. Fait remarquable , l’impasse sur le terrain n’a pas conduit à ce jour à un regain de violence.
« Un homme (ou une femme), une voix »
Directeur adjoint du Monde diplomatique, Alain Gresh appelle, dans un essai vif [1], à fonder sur la réalité démographique et sur la conscience démocratique la recherche d’une solution au Proche-Orient. Autrement dit, « un homme (ou une femme), une voix » . Il affirme qu’aucun des deux peuples, israélien et palestinien, ne peut imposer sa vision à l’autre. Dans une relecture du conflit et de l’histoire moderne de l’Occident, il estime que l’impossibilité de parvenir à un règlement de « la question de Palestine » tient « dans le caractère colonial de l’entreprise sioniste » . Méfiant envers la vision d’un Israël jouant le rôle d’avant-poste de l’Occident face au monde musulman, il plaide pour un avenir « fondé sur des valeurs universelles, qui transcendent les divisions ethniques ou nationales ».