C’est l’élément aujourd’hui mis en avant par les autorités israéliennes depuis les négociations d’Annapolis, qui a presque remplacé l’exigence de sécurité qui prévalait jusqu’à présent. Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou s’y est encore référé devant la Knesset, le 11 octobre, en demandant que les Palestiniens reconnaissent Israël comme nation des juifs, ce qui marginalise 20% d’Arabes israéliens. Les Palestiniens s’y refusent jusqu’à présent en considérant que la nature d’Israël ne les regarde pas. Sur ce point, il existe une nuance entre Américains et Européens.
Sans rien retrancher de son objectif d’obtenir une prolongation du gel de la colonisation, le département d’Etat américain a repris à son compte cet objectif israélien, comme en atteste cette déclaration de son porte-parole, le 12 octobre :
“Nous avons reconnu la nature spécifique de l’Etat israélien. C’est un Etat pour les juifs. C’est aussi un Etat pour d’autres citoyens d’autres croyances. Mais c’est l’aspiration qui est au coeur de l’exigence israélienne... que nous soutenons : la reconnaissance qu’Israël fait partie de cette région, l’acceptation par les pays de cette région de la reconnaissance d’Israël en tant que patrie du peuple juif. C’est à cela qu’ils veulent arriver par la négociation... Et ils comprennent les aspirations des Palestiniens à avoir leur Etat." [1]
Et les Européens ? Dans le même temps, ils privilégient une autre approche si on se fie aux déclarations de la porte-parole du la Haute représentante, Catherine Ashton.
“L’UE soutient la solution de deux Etats démocratiques vivant côte à côte dans la paix et la sécurité” qui ”devront garantir pleinement l’égalité de tous leurs citoyens. Dans le cas d’Israël, cela veut dire qu’ils soient juifs ou pas”.
En 2006, après la victoire du Hamas aux législatives palestiniennes, le Quartet (rassemblant les Etats-Unis, la Russie, l’Union européenne et les Nations unies) avait fixé trois conditions au Hamas :
“La position du Quartette est que les membres d’un futur gouvernement palestinien doivent s’engager à la non violence, à reconnaitre Israël et à accepter les accords et engagements précédemment signés, y compris la Feuille de route" [2]
Reconnaissance d’Israël, donc, sans autre précision. [3]