Des affrontements entre juifs et arabes ont eu lieu dans la nuit de mercredi 8 à jeudi 9 octobre à Saint-Jean-d’Acre, au nord d’Israël. Plusieurs dizaines de voitures et de magasins ont été endommagés alors qu’était célébré le Yom Kippour, selon le site internet du quotidien Haaretz.
Le journal, citant des sources policières, a précisé que alors que la célébration du Yom Kippour, le jour du Grand Pardon, avait commencé.
Durant le Yom Kippour, les juifs n’ont pas le droit de circuler en voiture et cette interdiction d’ordre religieux est massivement respectée en Israël, beaucoup plus que durant le Shabbat.
Escalade
Un groupe de jeunes juifs qui accusaient l’automobiliste arabe de faire volontairement du bruit, l’ont insulté puis agressé. Alertés, des jeunes arabes sont arrivés sur place et s’en sont alors pris à des dizaines de voitures en stationnement et de devantures des magasins juifs qui étaient fermés.
Plusieurs centaines d’habitants arabes notamment de la vieille ville de Saint-Jean-d’Acre se sont ensuite rassemblés dans la rue Ben Ami, la principale rue commerciale de la ville. La police a alors recouru à la force pour disperser la foule et rétablir l’ordre, a ajouté le quotidien en citant un responsable policier.
Selon lui, cette "altercation isolée à son origine a pris de l’ampleur à la suite de l’implication de bandes de juifs et arabes". Il n’a pas précisé si la police avait procédé à des arrestations.
Saint-Jean-d’Acre est une localité d’environ 50.000 habitants qui compte un tiers d’Arabes et deux tiers de Juifs.
Un député arabe avait demandé le déploiement de forces de l’ordre
La célébration du Yom Kippour, le jour le plus sacré du judaïsme durant lesquels les fidèles jeûnent et prient pour exprimer leur repentance, a débuté mercredi en fin de journée et devait s’achever jeudi en début de soirée.
Le député arabe israélien d’opposition, Abbas ZKoor, avait pour sa part appelé dès mardi le ministre de la Sécurité intérieure Avi Dichter à ordonner le déploiement de forces de l’ordre à Saint-Jean-d’Acre durant le Yom Kippour pour empêcher les jets de pierres contre des voitures conduites par des Arabes.
"En dépit de nombreuses plaintes déposées dans les commissariats, la police n’a pas pris des mesures pour empêcher ces rassemblements racistes", avait déploré le parlementaire. Il a également demandé au Grand Rabbin d’Israël sépharade (juifs orientaux), Shlomo Amar, de condamner ce genre d’agressions "qui contreviennent certainement aux principes de base du judaïsme".