Emploi excessif de la force contre la population et attaques des propriétés privées.
– Dimanche 27 juillet - 10h00- Appuyé par des blindés et un bulldozer, l’occupant pénètre à 100m dans la localité de Zo ’Rob à la frontière égyptienne. Pendant 1h1/2 il rase tout ce qui dépasse du sol : clôtures, serres, abris, plantations
– Mardi 29 - 11h30- Tal Al Zo »Rob est à nouveau la cible de l’occupant qui tire sur plusieurs maisons. Gros dégâts mais pas de victimes.
– Vers 15h00 l’occupant tire sur des jeunes qui jouent devant leurs habitations au bloc « J » du camp de réfugiés de Rafah, sur la frontière égyptienne.
– Mercredi - 06h45- Un tank patrouille à la frontière avec l’Israël à la hauteur de Khan Younis. Il ouvre le feu sur des paysans qui se rendaient à leurs champs sur le secteur de Al Fukhari. Ils ont été contraints de s’ en retourner.
– Jeudi -23h30- L’hôpital de Deir Al Balah annonce le décès de RAWHI AL HOUR, 47 ans, blessé il y a 2 ans lorsqu’il s’apprêtait à lancer une grenade sur le poste militaire du barrage de Al Matahen au nord de Khan Younis. 8 autres personnes avaient été blessées avec lui. Ce jeudi on l’avait accompagné pour rendre visite à sa mère au camp de Nusseirat. Son état s’est subitement dégradé. Evacué à l’hôpital il y décède quelques heures plus tard.
– Vendredi 1er août - 22h00- Depuis la colonie de Gadid au S.O. de Khan Younis, l’occupant ouvre le feu sur le secteur de Baten Al Samin et ses cimetières situés à l’est. Pas de blessés mais début de panique dans la population.
– Samedi 2 août - 21h00- Depuis les abords de la colonie de Neve Dekalim l’occupant ouvre le feu sur le camp de réfugiés de Khan Younis. Pas de blessés mais une grande confusion chez les gens.
– Lundi 4 août -17h00- L’occupant pénètre à 30m dans le bloc « J » du camp de réfugiés de Rafah à la frontière égyptienne. Il démolit les maisons suspectées d’abriter des sorties de tunnels. La même opération est renouvelée à 20h00 sur plusieurs autres maisons.
Harassement des civils qui habitent à proximité des colonies et des bases militaires
De nouvelles mesures de rétorsion et d’agression sont prises à l’encontre de ces populations. Bombardements, raids dans les maisons sans prévenir, fouilles, couvre-feu. Beaucoup de gens ont évacué leur logement à cause des bombardements fréquents et il ne peuvent pas y revenir car il est pratiquement impossible pour eux de reconstruire : l’occupant leur tire dessus. Le couvre-feu commence tous les jours à 21h00. Aussi, même à l’intérieur de leurs maisons pour ceux qui les habitent encore, doivent-ils se déplacer avec précaution, baissant la tête en passant devant une fenêtre. Plus personne ne s’aventure sur la terrasse de sa maison, quasiment sur d’être touché par des balles. Quant au travail des champs il n’en est plus question : tous ceux qui s’y aventurent sont systématiquement visés.
– Le vendredi 1er août à 11H00 - Depuis les abords de la colonie de Ganeï Tal au N.O. de Khan Younis, l’occupant utilise de puissants mégaphones pour signifier aux résidents dont les maisons sont jugées trop proches de la colonie ( !… ) de ne pas sortir de leurs maisons et de ne pas s’approcher de la clôture électronique qui protège la colonie : ils seraient abattus sur le champ.
– Même mesure de rétorsion à 21h00 le dimanche 3 août à Al Qarara où les gens ont leur maison construite trop près de la colonie de Kfar Darom. Ils sont soumis à la même injonction.
– Le samedi 2 à 10h00, 14 soldats des forces d’occupation cernent 4 maisons appartenant à la famille SA’ID à quelques mètres de la colonie de Kfar Darom. Tous les résidents -plus d’une vingtaine- est sommée de sortir. Les hommes subissent un contrôle d’identité et un interrogatoire sans concessions. Les 4 maisons sont fouillées. Au moment de quitter les lieux l’occupant assure la destruction de ces 4 maisons si la colonie devait connaître la moindre attaque de la part de la résistance palestinienne
– Dimanche 3 -18h00- Le couvre-feu est décrété sur la localité de Wadi Al Salqa, au S.E. de Deir Al Balah, proche de la route « Kissoufim » (le route des colons qui passe au nord de Al Qarara et qui joint les colonies de Gush Qatif à la frontière israélienne) Le couvre-feu ne sera levé que 12 heures plus tard sans aucun motif.
La restriction des déplacements s’intensifie.
La plupart des sièges établis sur l’ensemble des territoires palestiniens est maintenue. L’occupant s’est « redéployé » sur les artères principales de la bande de Gaza et le passage à Erez est rendu plus difficile.
Le siège total de la localité de Al Mawasi, village côtier à l’ouest de Khan Younis, est maintenu. La route Rafah - Khan younis à l’ouest de l’artère principale Salah El Din, est coupée. L’artère principale elle-même est coupée à la hauteur de la colonie de Kfar Darom et la route qui joint Deir Al Balah à Al Qarara le long de la frontière israélienne est à nouveau fermée. Quant à la localité de Al Sayafa (ou Seefeh ) à l’extrême N.O. de la bande de Gaza, elle est pratiquement isolée rendant impossible tout déplacement pour les hommes qui allaient travailler en Israël.
Al Mawasi
Cette localité (qui s’étire sur 14 kms le long de la cote, sur une largeur moyenne de 300m avec pour seules issues les postes de Al Tuffah à l’ouest de Khan Younis et de Tal Al Sultan à l’ouest de Rafah) vit une situation dramatique. 8.000 résidents qui connaissent les pires difficultés pour aller faire leurs achats à Khan Younis ou à Rafah mais qui sont interdits de circuler à l’intérieur même de leur bande de terre sous la menace des colons.
– Depuis le 25 juillet l’occupant a imposé de nouvelles restrictions à ces gens qui sont pourtant déjà tous munis d’une carte magnétique et d’un chiffre secret individualisé : les hommes de moins de 16 ans et de plus de 25 ans peuvent se présenter aux 2 barrages avec ces pièces. Mais ceux entre 16 et 25 ans doivent en plus, obtenir l’autorisation des autorités d’occupation.
– Pour passer le barrage il faut ne rien avoir avec soi.
– Seules les denrées alimentaires sont autorisées à rentrer les vendredis et samedis. Elles sont acheminées par camions jusqu’au barrage, déchargées et portées à dos d’homme de l’autre côté puis rechargées dans un autre camion . Cette manutention supplémentaire augmente le coût des produits déjà très chers pour une population très pauvre.
– Les autres produits à base de métaux ne sont autorisés d’entrée que les mardis
– Quant aux heures d’ouverture elles sont en principe de 09h00 à 13h00 et de 15 à 17 mais jeudi, par exemple, les gens ont été bloqués jusqu’à 16h00, l’ordinateur qui contrôle les cartes magnétiques étant tombé en panne.
Durcissement des contraintes aux postes de contrôle
En contradiction avec les accords sur la sécurité signés le 30 juin
– l’occupant s’est redéployé tout le long de l’artère principale et il rend plus long l’attente aux passages de Al Matahen et Abu Huli. Ces 2 barrages sont restés fermés de 16h30 à 18h30 vendredi dernier ; et le 5 août ils ont été fermés ensemble immobilisant tout le file de voiture qui se trouvait entre les . Contrôle d’identité de tous les passagers et fouille des voitures. L’opération a duré 2 heures.
– A l’intersection de l’artère principale et de la route des colons qui joint la colonie de Netzarim à la frontière israélienne au poste de Al Mentar, le feu reste au rouge sur l’artère principale alors qu’aucune voiture de colon n’est en vue. Il en va du bon vouloir de l’occupant de faire circuler.
– Sur la route qui joint Wadi Al Salqa et Al Qarara le long de la frontière avec l’Israël, une grille en fer a été érigée. Elle ne s’ouvre à la circulation que lorsque l’occupant le décide.
Crise humanitaire au terminal de Rafah
Des centaines de voyageurs sont obligés d’attendre plusieurs jours, côté égyptien, leur rentrée dans la bande de Gaza, l’autorité israélienne étant la seule à en décider.
Aucun aménagement n’a encore été effectué pour soulager la dureté du séjour : pas d’abris, pas d’arbres pour avoir un peu d’ombre, les gens s’allongent à même le sol pour y passer la nuit, l’absence totale de sanitaires commence à poser de sérieux problèmes d’hygiène.
En application des accords de sécurité les heures d’ouverture du poste frontière ont été allongées -14 heures pas jour- mais les procédures tatillonnes et les contrôles pour certains sans aucun rapport avec la sécurité ont été eux aussi allongés, ce qui fait qu’on ne passe pas plus vite.
Le témoignage d’un ambulancier en atteste : « Il n’est tenu aucun compte de l’état de santé du patient qu’on transporte. Se présenter au poste frontière suppose des démarches préalables dont une autorisation des autorités israéliennes. La moyenne d’attente au poste frontière est de 6 heures. On passe alors à un 2ème poste, israélo-palestinien celui-là ; nouveaux contrôles. On vous laisse alors rejoindre une ambulance égyptienne qui attend de l’autre côté. Transfert du patient après que le contrôle de ses papiers ait été effectué. Il faut alors refaire le trajet en sens inverse … »
Le vendredi 1er août, JAMAL AL QUMSAN, 34 ans, originaire du camp de Jabalyia se présente à la frontière pour rentre chez lui avec son fils qui venait de recevoir des soins dans un hôpital égyptien. L’enfant a été transporté en ambulance et JAMAL a été emprisonné.
Le lundi 4 août IBRAHIM AL MAJAIDA, 30 ans, se présente à la frontière avec tous ses papiers en règle ainsi qu’une promesse d’embauche, écrite, dans un pays étranger. Il est arrêté et emprisonné sans aucun motif.
Le poste frontière de Sofa à l’extrême S.E. de la bande de Gaza reste fermé pendant 24 heures le 30 juillet sans qu’aucune explication ne soit donnée.