Photo : 10 janvier 2024, des Palestiniens marchent au milieu des destructions dans les zones d’Al Matahin et d’Al Qarara dans le nord de Khan Younis © UNRWA/Ashraf Amra
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou aurait suggéré que le nouveau port temporaire construit par les États-Unis au large de Gaza, installé pour faciliter l’acheminement de l’aide jusqu’à l’enclave assiégée, pourrait être utilisé pour expulser les Palestiniens.
Washington a annoncé plus tôt ce mois-ci son intention de construire un quai flottant « temporaire » sur la côte de Gaza en vue de faciliter l’acheminement de l’aide.
« Une jetée temporaire augmentera considérablement la quantité d’aide humanitaire qui arrive chaque jour à Gaza », a déclaré le président américain Joe Biden.
Cependant, lors d’une réunion privée de la commission des Affaires étrangères et de la Sécurité de la Knesset, Netanyahou a suggéré que le port pourrait également faciliter l’expulsion des Palestiniens de Gaza.
Netanyahou a affirmé qu’il n’y avait « aucun obstacle » à ce que les Palestiniens quittent la bande de Gaza, hormis le refus d’autres pays de les accepter, selon un journaliste de Kan News.
Cette suggestion a provoqué la colère des Palestiniens, qui suggèrent depuis longtemps que le but ultime des opérations israéliennes à Gaza est leur expulsion de la région.
« Il n’a jamais abandonné son rêve d’un nettoyage ethnique complet des Palestiniens à Gaza », a réagi sur X (anciennement Twitter) Mustafa Barghouti, leader de l’Initiative nationale palestinienne.
Alors que Gaza est totalement assiégée depuis près de six mois, le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu’environ un enfant sur trois souffrait désormais de malnutrition aiguë et que 2 sur 10 000 mouraient de faim.
Plus de la moitié de la population est désormais au bord de la famine, la majeure partie dans les gouvernorats du nord, où l’accès humanitaire est extrêmement limité.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture a indiqué lundi que le nord de Gaza souffrirait de la famine d’ici mai.
Israël a nié avoir restreint l’entrée de l’aide à Gaza, affirmant que l’ONU était responsable du blocage des livraisons d’aide.