Le président palestinien Mahmoud Abbas a dénoncé ces "massacres sanglants" et décrété trois jours de deuil dans les territoires palestiniens. "Ce que font les forces de l’occupation israélienne dans la bande de Gaza constitue une guerre d’extermination contre notre peuple", a-t-il dit dans un communiqué.
M. Abbas a fait appel au Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’il oblige Israël à stopper ses attaques, a affirmé son bureau dans un deuxième communiqué.
Le principal négociateur palestinien Saëb Erakat a indiqué avoir demandé l’intervention des Etats-Unis et de l’Union européenne "pour mettre un terme à l’escalade dangereuse" israélienne.
Le Conseil de coopération du Golfe (CCG), l’Egypte et la Russie ont dénoncé les raids comme "inacceptables", tandis que Madrid a affirmé son rejet du recours à la force pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Paris a "déploré" les bombardements et leur "caractère disproportionné".
Les Etats-Unis se sont abstenus de condamner ces bombardements, soulignant qu’Israël "a le droit de se défendre".
L’armée israélienne a annoncé la suspension des bombardements et exprimé son "regret pour toute victime innocente dans des bombardements qui viennent en riposte aux tirs de roquettes" qui se sont intensifiés ces derniers jours contre Israël.
Sept Palestiniens ont péri dans un bombardement sur une plage de Gaza où se promenaient des familles en ce jour de repos hebdomadaire, selon des sources médicales.
Ce sont des navires de guerre israéliens qui ont tiré ds obus sur la plage où les familles pique niquaient.
Parmi elles, un couple et ses trois enfants et deux autres femmes. Au moins 35 autres Palestiniens ont été blessés.
La télévision palestinienne a diffusé des images montrant les blessés, dont des enfants ensanglantés affluant vers les hôpitaux.
L’armée israélienne a dans le même temps vendredi lancé quatre raids contre des activistes palestiniens, dont ceux du mouvement islamiste Hamas qui dirige le gouvernement.
Trois Palestiniens ont été tués par un missile tiré par un appareil israélien sur leur voiture à Beit Lahya, alors qu’ils emmenaient à l’hôpital un activiste blessé dans un premier raid, selon leurs proches.
L’armée israélienne a affirmé que les trois morts et le blessé faisaient partie d’un même groupe qui venait de tirer une roquette sur Israël.
Ces décès portent à 5.092 le nombre de personnes tuées, en grande majorité des Palestiniens, depuis le déclenchement de l’Intifada en septembre 2000, selon un décompte établi par l’AFP.
Ces violences portent à 14 le nombre de Palestiniens tués dans des attaques israéliennes en moins de 24 heures.
Le Hamas qui respecte une trêve depuis 18 mois malgré les attaques israéliennes et les assassinats ciblés qui n’ont jamais cessé jure maintenant de reprendre les attentats contre Israël.
D’autant plus que ces assassinats ont lieu le lendemain de la mort de Jamal Abu Samhadana, dirigeant des Comités de Résistance Populaire, qui a été tué par un missile israélien à Rafah au sud de la Bande de Gaza :
Un combattant de la liberté assassiné
Miftah
L’armée israélienne a assassiné [jeudi 8 juin] le Secrétaire Général des Comités Populaires de Résistance (CPR) Jamal Abu Samhadana, âgé de 43 ans, au sud de la Bande de Gaza dans la ville de Khan Younes...
... rendant ainsi encore plus explosive la situation dans les Territoires Palestiniens sous Occupation, et risquant d’entraîner une violente réponse de la part des CPR.
Les CPR sont une coalition de branches armées de plusieurs groupes palestiniens, créée et dirigée par Abu Samhadana depuis le lancement de la seconde Intifada en septembre 2000.
Abu Samhadana avait été nommé au mois d’avril dernier par le gouvernement palestinien dirigé par le Hamas, comme haut responsable de la sécurité pour le compte du Ministère de l’Intérieur.
Cette nomination avait été condamnée par Israël et les Etats-Unis, comme elle l’avait été par le président palestinien Mahmoud Abbas (Abu Mazen) qui voyait cette nomination comme un défi à son autorité.
L’assassinat par Israël de hauts responsables et militants politiques palestiniens est devenu un standard depuis septembre 2000, et cette politique a été condamnée de façon répétée par la communauté internationale comme étant une pratique illégale, particulièrement dans les cas où des civils innocents et désarmés sont blessés ou tués dans ces attaques.
Le meurtre d’Abu Samhadana aura de lourdes répercussions et particulièrement à un moment où la direction palestinienne est confrontée à une lutte politique interne.
L’attaque a été condamnée de façon très ferme par le gouvernement palestinien.
Le secrétaire-général du cabinet, Ghazi Hamad, à déclaré : « Israël savait qu’Abu Samhadan travaillait pour le gouvernement, et en le tuant les Israéliens envoient un message selon lequel tous les membres du gouvernement, depuis le Premier ministre jusqu’aux plus simple employés, sont des cibles pour la mort. »
Miftah
9 juin 2006