L’offensive israélienne n’était pas inattendue. Alors, pourquoi n’y a-t-il eu aucune action diplomatique préventive pour l’empêcher ? Il était du devoir des Iraniens et de leurs alliés syriens de tenter de rassembler les pays arabes et musulmans, et d’amener les pays neutres à faire pression sur le régime sioniste [Israël] pour empêcher l’attaque ou, au moins, réduire son ampleur.
Pourquoi Israël a-t-il décidé d’attaquer Gaza, malgré dix-huit mois de blocus économique qui ont créé une situation déjà très difficile pour les Palestiniens ? La plus faible et la plus loufoque de ces raisons est celle avancée par les responsables israéliens : Tel-Aviv affirme qu’il s’agit de se défendre contre les roquettes du Hamas. Mais tout le monde sait que les attaques du Hamas ne font, au pire, que quelques blessés du côté israélien. Utiliser cette excuse pour mener une attaque d’une telle ampleur est une raison creuse et infondée.
Le ministre de la Défense Ehoud Barak a affirmé que “l’attaque contre Gaza était prévue depuis plusieurs mois”. Mais, pour Tzipi Livni, Benyamin Nétanyahou et Ehoud Barak, rivaux d’Olmert, ce sont les considérations électorales qui ont été déterminantes. Du côté de la scène palestinienne, le but d’Israël est d’affaiblir le soutien du peuple palestinien au Hamas pour favoriser Mahmoud Abbas et le Fatah, un objectif poursuivi par Israël depuis plusieurs années.
Au niveau régional, le gouvernement israélien pouvait être sûr que les pays arabes ne défendraient pas le peuple palestinien. Tel-Aviv a cependant envoyé sa ministre des Affaires étrangères en Egypte à la veille de l’offensive. Une telle visite signifie sans doute que les deux pays se sont mis d’accord sur le déroulement de la crise. Les responsables égyptiens ont ensuite convoqué l’ambassadeur d’Israël pour contester l’agression, mais c’est un pur geste diplomatique destiné à éviter que le peuple égyptien ne réagisse contre cette invasion. Pour l’Egypte comme pour les autres pays arabes, il s’agit d’éviter les retombées des problèmes créés dans la région par le Hezbollah et le Hamas.
Au niveau mondial, malgré le soutien des Occidentaux à Israël, la nature des attaques israéliennes a obligé plusieurs pays à réagir. Même la porte-parole de la Maison-Blanche [Dana Perino] a demandé que les civils soient épargnés. Les responsables de Tel-Aviv affirment que les cibles principales des bombardements sont les quartiers généraux du Hamas, mais les images prises par des correspondants occidentaux nous montrent autre chose. Les enfants blessés de l’hôpital de Gaza prouvent que les objectifs affichés par Israël sont en fait tout autres.
Malheureusement, l’Iran et la Syrie ne se sont pas montrés assez réactifs dans cette crise. Ils se sont contentés de condamner l’attaque verbalement, ce qui est insuffisant.