Le blocus israélien et des années de combats font payer leur tribut aux écoles de Gaza, où les taux d’échec sont en augmentation rapide. En raison de l’interdiction imposée par Israël sur les livraisons de papier à Gaza, quelque 200 000 enfants sont aujourd’hui sans livres, selon l’Unrwa.
À la maison, les élèves utilisent la bougie, l’électricité étant coupée par le voisin israélien. Les pénuries de carburants signifient également moins de bus et de taxis. L’école fonctionne en deux roulements : l’un dans la matinée, l’autre après le déjeuner, chacun avec une équipe différente d’enfants, d’enseignants et d’administratifs, maximisant l’usage du lieu pour répondre à la demande de cette bande de terre la plus surpeuplée dans le monde. Et il n’y a pas d’eau courante dans les écoles ni de cantines en raison des pénuries de produits alimentaires conséquentes de l’embargo. L’effet cumulatif de plusieurs années de conflit et maintenant la grave crise économique provoquée par le blocus israélien ont pénétré profondément dans la société, assez profondément pour affecter sérieusement les performances des enfants à l’école.
Pour les Palestiniens, qui attachent une grande importance à l’éducation, ceci est la cause d’une profonde préoccupation. En début d’automne, l’ONU, qui gère certaines des meilleures écoles de Gaza, a noté une forte augmentation des échecs aux examens, jusqu’à 61,1% ! La guerre a non seulement envahi l’école mais le psychisme des élèves. Il y a régulièrement des séances avec des psy dans les écoles de Gaza où est inventé un nouveau jeu : la reconstitution du conflit "les Arabes et les Juifs", comme les enfants l’appellent. Même les funérailles sont jouées !
La pêche principale activité vivrière est réduite aussi à zéro.
Dans les années 1990, l’industrie de la pêche de Gaza produisait un revenu annuel d’environ 5 millions de livres anglaises. Un résultat réduit de moitié pour l’année dernière et qui est encore en diminution rapide. Les pêcheurs de Gaza ne sont plus autorisés à pêcher jusqu’à 20 miles marins de la côte, là où ils pourraient prendre la sardine, lors de sa migration printanière du delta du Nil jusqu’aux parages de la Turquie. Les navires de guerre israéliens leur imposent des limites très réduites depuis 2006. Souvent, ils ne sont pas autorisés à sortir du port. Impossible aussi pour les pêcheurs de continuer à exporter à l’étranger, les exportations de Gaza ont été interdites depuis près de deux ans.
Idem pour l’agriculture, activité prospère jusqu’en 2000. Aujourd’hui, l’agriculture a disparu.
Pilier de Gaza, l’agriculture est tributaire des exportations et de l’importation de semences, d’engrais, de pesticides et de matériaux d’emballage. Or, Israël a organisé un resserrement du blocus économique de la bande, qu’il appelle un "territoire hostile".
Toutes les exportations ont été interrompues et les importations sont limitées à un nombre restreint de biens humanitaires. La Banque mondiale estime que, conséquence directe du blocus, les deux plus grandes productions d’exportation de l’agriculture de Gaza, les œillets et les fraises, ont chuté l’an dernier de plus de 6 millions de dollars chacune. Aujourd’hui, du fait de la pénurie de carburant agricole, les pompes et les puits sont nombreux à ne plus fonctionner, laissant les cultures dépérir et causant l’augmentation des prix des produits alimentaires.