Netanyahu, qui a refusé jusqu’ici de soutenir publiquement la création d’un Etat palestinien, veut d’abord régler la question iranienne et estime que les Palestiniens ne sont pas prêts pour une solution à deux Etats, soutenue par la communauté internationale. Le président américain voit, lui, dans l’avancée des négociations sur un futur Etat palestinien une façon de rallier des pays arabes contre l’Iran. A en croire l’ambassadrice des Etats-Unis à l’Onu, Susan Rice, l’Administration américaine est déterminée à ne pas temporiser pour obtenir une solution au Proche-Orient basée sur le principe des deux Etats.
Le président américain a également évoqué les colonies israéliennes en Cisjordanie, l’un des obstacles majeurs au processus de paix. Le dirigeant israélien a répliqué en insistant sur le droit d’Israël à poursuivre la construction dans les blocs de colonies existantes de Cisjordanie afin de soutenir leur « croissance naturelle ». Cette position crée un nouveau contentieux entre Netanyahu, un « faucon », et l’Administration américaine qui a récemment appelé Israël à arrêter la colonisation en Cisjordanie. Le premier ministre de l’Etat hébreu s’est évertué à rappeler à son interlocuteur que le précédent président américain, George W. Bush, avait reconnu, dans une lettre à l’ancien premier ministre israélien, Ariel Sharon, que les grandes colonies juives resteraient sous contrôle israélien en cas d’accord de paix avec les Palestiniens. Washington cependant démenti avoir approuvé l’extension des colonies. Près de 300 000 colons israéliens se sont installés en Cisjordanie depuis son occupation en juin 1967. A Jérusalem-Est, 190 000 Israéliens vivent dans une douzaine de quartiers de colonisation.
Dès son investiture, Barack Obama a souhaité la relance rapide du processus de paix, mais Benyamin Netanyahu a jusqu’ici refusé de soutenir publiquement la solution de deux Etats. Il a au contraire évoqué l’ouverture de discussions avec les Palestiniens axées sur l’amélioration de leurs conditions de vie et leur développement économique. Une initiative qui va à l’encontre du plan de paix que prépare l’Administration américaine pour le Proche-Orient, dont le roi de Jordanie a fait dernièrement état. D’après le souverain hachémite, qui s’est rendu à Washington en avril dernier pour rencontrer le président Obama, ce plan impliquerait une solution où la totalité du monde musulman (57 Etats) reconnaîtrait Israël. Cette initiative de paix sera probablement au centre du grand discours au monde musulman que le président américain doit prononcer en Egypte le 4 juin prochain.