Dans le village de Bil’in, la manifestation, l’une des plus importantes depuis des mois, a subi la violence des forces israéliennes, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes, un canon à eau et des munitions réelles contre les militants palestiniens, israéliens et internationaux. Plusieurs militants israéliens ont été arrêtés de même que des Palestiniens.
Tous les vendredi depuis deux ans, des manifestants de Palestine, d’Israël et de l’étranger se retrouvent à Bil’in pour protester contre le tracé du mur et l’annexion des terres des villages palestiniens par les colonies israéliennes établies à proximité. Le mur qui s’insinue en Cisjordanie, a été déclaré illégal par la Cour internationale de Justice en 2004, mais la construction continue sans relâche. [1]
Les manifestants sont souvent confrontés à de nouvelles sortes d’armes qui sont expérimentées par les forces israéliennes stationnées à Bil’in. Une vingtaine de personnes ont été blessées ce vendredi 23 people, dont un Palestinien âgé visé par le canon à eau israélien.
Un militant de l’équipe des CPT ( Christian Peacemeakers Team) à Hébron a également été blessé, frappé par des balles en caoutchouc aux jambes à deux reprises. Des dizaines d’autres personnes ont été intoxiquées par les quantités massives de gaz lacrymogène contenant des agents neurotoxiques lancées par les militaires israéliens.
L’an dernier les villageois ont gagné un répit auprès de la Cour suprême israélienne, qui a ordonné d’interrompre l’expansion de l’une des trois colonies israéliennes qui ont à ce jour annexé plus de 50% des oliveraies et des ressources agricoles e Bil’in
Les accords d’ Oslo stipulent que "aucune des parties ne peut entreprendre la moindre action pour modifier le statut des territoires occupés ", pourtant, dans toute la Cisjordanie, les colonies israéliennes continuent à s’étendre, annexant les terres palestiniennes et imposant de restrictions aux déplacement des citoyens palestiniens.
Et la Haute Cour de Justice israélienne a jugé le 22 février 2007 que l’armée israélienne avait la permission de construire des sections du mur d’Annexion autour des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, même si le mur pénètre dans des terres agricoles qui sont la propriété privée d’habitants palestiniens. [2]
Selon un quotidien israélien online (Haaretz) les juges Dorit Beinisch, Eliezer Rivlin et Edmond Levi, ont rejeté un recours contre la construction du mur autour des colonies. Cette pétition a été soumise à la Cour il y a deux ans par les responsables des conseils locaux des villages de Beit Leed, Ramin, Shufa et Al Lubbad afin de protester contre la construction du mur sur des terres palestiniennes dans le but d’entourer les colonies de Avnei Hefetz et Einav Hashomron.
Selon le rapport, le mur autour de Avnei Hefetz , érigé à 1.5 kilomètre de maisons d’habitations, sur des terrains privés appartenant à des Palestiniens, isole les habitants de leurs vergers.
Dans cette zone, le mur devait à l’origine entourer un avant-poste illégal que les colons avaient établi à l’est de la colonie. La Cour israélienne a interdit la construction du mur autour de cet avant-poste mais a autorisé sa construction autour des « colonies reconnues ». [3].
Selon le même quotidien les juges de la Cour suprême ont décidé de rejeter la pétition quand l’armée a remplacé des sections du mur par une barrière électronique. La barrière contrôle les déplacements des Palestiniens qui habitent là, mais, dit la Cour, « elle ne présente pas d’obstacles pour eux ».
Les juges ont déclaré dans leur jugement qu’ils “acceptent la position qui affirme que le mur et ses systèmes de défense sont nécessaire pour protéger les colons de Avnei Hefetz et Einav ».
En fait ce jugement est une reconnaissance officielle que les colonies font partie des frontières permanentes d’Israël, bien que les colonies en Cisjordanie soient construites sur des terres qu ’Israël a confisquées illégalement à leurs habitants palestiniens.