Communiqué de l’Afps :
Le Conseil de sécurité de l’ONU, réuni le 18 février, s’est heurté à un veto américain – le premier utilisé par Obama depuis son accession à la présidence – à propos du vote d’une Résolution majeure condamnant la colonisation israélienne. Les 14 autres membres, dont la France et la Grande-Bretagne, ont voté pour.
Ce véto est d’autant moins compréhensible qu’il ne fait que reprendre les positions défendues par Obama pendant deux ans face à Netanyahou.
Ce texte, selon les Etats-Unis, était inapproprié en ce qu’il mettait les Nations unies au centre de la résolution du conflit israélo-palestinien tandis que leur approche consiste à souhaiter l’impossible : obtenir un tête à tête des deux parties, sous le patronage américain, pour déboucher sur un accord.
Cette voie est sans issue. On le sait depuis années. Et c’est encore plus vrai aujourd’hui tandis que le gouvernement israélien n’a jamais, avec autant d’obstination, refusé tout accord de paix basé sur le droit international. Jamais comme ce gouvernement Netanyahou, un gouvernement israélien n’avait multiplié la colonisation, en particulier de Jérusalem-est, et exigé avec une insolence absolue, non pas de reprendre les négociations à partir des accords les plus avancés déjà obtenus, mais « sans conditions ».
Les Etats-Unis, s’ils ont concédé que les colonies étaient illégales et constituaient le point d’achoppement principal du blocage actuel, ont, par leur veto, joué le jeu israélien qui est pourtant au cœur de la pérennisation du conflit.
Les Palestiniens, malgré les fortes pressions américaines, ont déclaré ne pas vouloir en rester là et vouloir notamment recourir à un vote de l’Assemblée générale.
Reste que les 14 autres membres du Conseil de sécurité ont voté « pour » cette résolution. En particulier les pays européens, dont 2 pays qui sont membres permanents du Conseil. Ce blocage américain ne peut qu’encourager les pays de l’Union européenne à agir désormais au lieu de constater. C’est en effet à la Communauté internationale de se saisir de ce conflit et de le régler sur la base du droit. Alors qu’ils se « plaignent » d’être mis sur la touche dans ce « dossier », les pays membres de l’Union européenne doivent tirer les leçons de ce vote.
A partir de leur dernière Déclaration indiquant qu’ils reconnaîtraient la Palestine « le moment venu », une fois les négociations qui doivent aboutir en 2011, selon le Président américain, et constatant que ces négociations sont plus que jamais au point mort et ne déboucheront pas cette année, ils doivent désormais passer à l’offensive pour peser sur le cours de choses.
Nous renouvelons à cet égard notre exigence, encore écartée la semaine passée par le Ministre des Affaires étrangères français, d’une reconnaissance de la Palestine dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. Nous appelons les autorités de notre pays et Mme Ashton, la haute représentante de l’Union européenne en ce domaine, à permettre que les 27 prennent cette décision, préalable à une intégration de la Palestine au sein des Nations unies !
Bureau national de l’Afps, Paris le 19 février 2011