L’étude de Genève Handicap International a été réalisée en octobre sur un panel de 549 personnes et sur la base d’entretiens. Quarante-sept pourcents des personnes interrogées éprouvent une peur quotidienne à cause de ces bombes dispersées sur le terrain à Gaza à la suite de l’opération israélienne « Bordure protectrice », entre le 7 juillet et le 26 août 2014.
Selon le rapport de Handicap International intitulé « Des bombes sous les décombres », 45% des Palestiniens ont reçu une formation aux risques, mais des manques significatifs apparaissent. Si 70% des répondants savent comment rapporter la présence d’un reste explosif de guerre, seulement 29% ont fait la démarche.
Déblayage dangereux des gravats
« La reconstruction de Gaza passe obligatoirement par le déblayage des gravats », a expliqué Guillaume Zerr, chef de mission de Handicap International dans les Territoires palestiniens. « Cette phase peut être à haut risque, considérant le nombre important de bombes et de munitions non explosées dans les décombres. La population, qui bien souvent entreprend elle-même le déblaiement, est particulièrement exposée », a-t-il ajouté.
Le programme des Nations unies pour le développement (PNUD), en charge du nettoyage des débris, ne peut encadrer toutes les opérations de déblaiement. Celles-ci constituent une activité lucrative dans la mesure où les matériaux se revendent pour la reconstruction des bâtiments.
Campagnes d’information
Le rapport de Handicap International souligne la nécessité de mener des campagnes d’information complémentaires. Pendant cette phase spécifique du déblaiement, quand de nombreuses personnes déplacent des gravats, il faut apporter les messages clés sur les bons réflexes à adopter en cas de présence d’un objet suspect.
Forte des conclusions de son étude, Handicap International mène depuis le début de l’année un programme de sensibilisation aux restes explosifs de guerre à l’attention des familles et des petites entreprises contractées pour des travaux de déblaiement.
Par « reste explosif de guerre », on entend différents types d’engins non explosés (grenades, obus, roquettes, bombes à sous-munitions) qui demeurent après la fin d’un conflit armé.