Attendu le 5 et le 6 mai à Marrakech, pour participer à des activités de la Fondation Clinton, l’ex-président israélien Shimon Peres s’est vu l’objet d’une plainte déposée par un collectif d’avocats. Leur revendication : l’arrestation et le jugement de Peres, dès qu’il foulera le sol marocain.
Après avoir annoncé qu’il compte déposer une demande d’arrestation à l’encontre de l’ancien premier ministre israélien Shimon Peres, l’avocat Khalid Soufiani a franchi le pas : une plainte, co-signée par les avocats Abderrahim Jamai, Abderrahim Ben Barka, Abdelrahmane Ben Amrou, a été déposée au bureau du procureur général du royaume.
"La venue de Peres constitue une atteinte aux sentiments des Marocains, et va à l’encontre de l’ordre général et des dispositions de la Constitution", estiment les avocats dans la plainte. Ils accusent l’ex-président israélien "d’avoir assassiné la citoyenne marocaine Roqya Abou Naja (tuée lors de l’offensive israélienne contre Gaza, le 8 janvier 2009), et d’avoir commis des crimes contre les Palestiniens", ce qui, pour eux, incite à "se préparer d’urgence pour émettre un mandat d’arrêt contre lui dès qu’il aura franchi la frontière".
Les avocats vont plus loin en préconisant "de mettre sur écoute l’ex-président israélien", et "d’exiger du secrétaire-général de l’ONU, M. Ban-Ki-Moon, de mettre à la disposition de la justice marocaine toutes données et informations obtenues ou élaborées par le Conseil de sécurité, et qui pourraient se révéler utile pour l’enquête" contre Peres. Le président américain Barack Obama est, lui, appelé à "pleinement assumer ses responsabilités politiques et diplomatiques et coopérer avec la justice marocaine pour faire avancer l’enquête (contre Peres), en fournissant informations et documents".
Une visite sous tension
Plusieurs associations et ONG ont annoncé s’opposer à la visite de Shimon Peres au Maroc, dont Attajdid At-tollabi, l’organisation estudiantine du PJD, le Hamas, qui a appelé le Maroc à reconsidérer la visite de l’ancien président israélien, ainsi que la branche marocaine de l’ONG Boycott-désinvestissement-sanctions (BDS).
Il est à noter que Shimon Peres est déjà venu dans le royaume, à trois reprises. En juillet 1986, alors qu’il était premier ministre, il avait rencontré le roi Hassan II à Ifrane (voir la vidéo ci-dessous). Il est ensuite revenu en 1993, après la signature des accords d’Oslo et, enfin, en juillet 1999 pour les funérailles du roi Hassan II.