"Il n’est pas légitime de faire de la Judée-Samarie [Cisjordanie] un territoire judenrein", a déclaré M. Nétanyahou à son interlocuteur, qui s’est contenté de hocher de la tête, selon cette source.
C’est la première fois qu’un premier ministre israélien use de ce terme, qui établit un parallèle entre l’exigence d’un démantèlement des colonies de peuplement juives et l’antisémitisme génocidaire nazi. Selon le quotidien israélien Haaretz, M. Nétanyahou aurait encouragé ses collègues à utiliser ce terme dans leurs argumentaires sur la défense de la colonisation en Cisjordanie et la nécessité de la reconnaissance par les Palestiniens d’Israël comme un Etat juif.
Un diplomate dénonce une banalisation de la "Shoah""
"L’usage de ce terme est inadmissible et particulièrement injuste, s’adressant au chef de la diplomatie de l’Allemagne, un pays qui plus que tout autre s’oppose au passé nazi", a déclaré à la radio militaire l’ancien ambassadeur d’Israël en Allemagne Avi Primor. "Personne, pas même les Palestiniens, ne réclame que la Cisjordanie soit ’judenrein’. Il est tout à fait envisageable que des juifs puissent y vivre dans l’avenir, mais pas que ce territoire reste sous contrôle israélien", a poursuivi l’ancien diplomate, qui a dénoncé dans les propos du premier ministre une "banalisation de la Shoah".
Un autre ancien ambassadeur, Zalman Shoval, qui était en poste à Washington, a exprimé ses craintes quant à l’usage de cette terminologie nazie. "Je n’aime pas que l’on transfère les codes des nazis à d’autres, fussent-ils nos ennemis", a-t-il déploré.