L’initiative israélienne revendique une expansion des frontières de la Jérusalem israélienne vers le sud afin d’ajouter une nouvelle partie sud à la ville.
Après 1967, les autorités israéliennes ont agrandi illégalement et unilatéralement les frontières sud du district de Jérusalem afin d’y inclure des parties du district de Bethléem parmi lesquelles des terres de Beit Jala et d’Al-Walaja.
Depuis lors, les habitants palestiniens qui vivent ou sont propriétaires de terres proches du périmètre des nouvelles frontières illégales de Jérusalem, ont subi une aggravation constante de leur situation et un émiettement par l’occupation israélienne qui tente de leur faire quitter leurs terres et leurs maisons. Les pratiques israéliennes envers les citoyens palestiniens dans ces zones se font ressentir principalement à travers le refus de leur accorder des permis de construire, le refus de services municipaux et les démolitions de maisons sous le prétexte de
« constructions sans permis ».
La politique adoptée par Israël envers les Palestiniens sous occupation israélienne a eu pour résultat d’englober beaucoup de villes et de villages avec les colonies israéliennes.
Dans le cas de Beit Jala et Al-Walaja, les deux communes ont été ceinturées par deux colonies israéliennes, Gilo et Har Gilo, 2 des 22 blocs du Gush Etzion qui se faufilent au sud et au sud-ouest des frontières du district de Bethléem. Jusqu’à aujourd’hui les nouvelles frontières du district de Jérusalem sont fixées par les autorités d’occupation israéliennes mais ne sont pas reconnues par la communauté internationale et le Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Le village d’al-Walaja
Al-Walaja est un village palestinien situé à 4 km au nord-ouest du district de Bethléem. Il comprend une population de 1593 personnes selon le PCBS [1] de 2003. Le village est situé sur ses frontières d’origines qui sont à l’est des frontières de la ligne d’armistice de 1949(la Ligne Verte). C’est à cette époque que les habitants ont fui le premier emplacement d’Al-Walaja en 1948. Mais après 1967, Al-Walaja comme le reste des villes et villages de Cisjordanie, a connu le fouet de l’occupation israélienne.
Le Plan de Ségrégation
Le 26 octobre 2003, le Ministre de la Défense a publié sur son site web une carte montrant son plan de ségrégation unilatéral et la route du Mur de Ségrégation qu’Israël met en place en Cisjordanie. Le plan montre que 700 hectares de terres du district de Bethléem vont être isolés derrière le Mur et annexés à Israël. Peu de temps après, les planificateurs de la municipalité israélienne de Jérusalem ont commencé à proposer des initiatives en vue d’étendre les frontières illégales de Jérusalem vers le sud et à l’intérieur des territoires palestiniens pour y inclure toutes les terres palestiniennes qui sont entourées par le Mur. De plus, le maintien de l’ordre militaire israélien 03/44/T émis le 12 août 2003 visant à confisquer 2.5 hectares à Al-Walaja et Beit Jala à des fins militaires, correspond à la zone de ségrégation prévue.
Saisie des zones rurales au nord et à l’ouest de Bethléem
La non prise en compte par Israël de la communauté internationale et des résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies a atteint un nouveau degré au moment où une initiative privée de la municipalité de Jérusalem (dont le statut n’est pas reconnu) envisage de construire un nouveau bloc de colonies sur 200 hectares de terres agricoles (selon les sources israéliennes) appartenant aux habitants d’Al-Walaja, de Battir et de Beit Jala. Le projet de colonisation israélien sera appelé « Givat Yaël » et doit inclure 13.500 unités de logements pour plus de 55.000 habitants israéliens.
Selon les données d’ARIJ [2], l’ensemble des terres menacées de confiscation pour construire ce projet de colonisation est de 4.111 km2 dont 1.766 sont situées dans les frontières illégales de Jérusalem et 2.345 sont à Beit Jala, Battir et Al-Walaja.
Avant cette initiative, la zone menacée était classée en tant que « Terres Vertes » et était hors limites pour les habitants palestiniens. Les autorités d’occupation israéliennes ont constamment interdit aux propriétaires palestiniens de terrains de construire sur leurs terres et depuis des dizaines d’années, leur ont dénié le droit à un abri (à une protection).
De plus la municipalité israélienne de Jérusalem est même en train d’aménager avec le ministère de la Défense un nouvel itinéraire pour le Mur de Ségrégation qui devra couper Al-Walaja en deux afin d’inclure une plus grande partie des territoires occupés à l’autre côté du Mur pour les annexer à Israël.
La nouvelle initiative veut créer une chaîne de colonies entre Jérusalem et le bloc de colonies de Gush Etzion (au sud-est du district de Bethlehem) faisant partie du plan « Enveloppe de Jérusalem ». Il prévoit d’englober autant de terres que possible pour augmenter le nombre d’Israéliens à l’intérieur des frontières illégales de Jérusalem. Cela va créer des faits accomplis sur le terrain et changer le statut démographique de la ville pour influer sur l’issue des futures négociations concernant Jérusalem. Comme l’a déclaré le maire adjoint Yehoshua Polak : « Nous voulons autant de juifs que possible à Jérusalem afin d’influer sur la situation démographique ».
Le Ministère de l’Intérieur et l’Administration Israélienne de Terres [3] ont néanmoins tous deux déclaré que ces terres ont été achetées personnellement par « Himnuta Ltd », une façade du Fond National Juif qui agit de façon individuelle et non pour l’état d’Israël. Mais la réalité ne change pas quel que soit le parti responsable de l’initiative pour développer ce nouveau projet et cela malgré le fait que les propriétaires de terres désignées d’Al-Walaja, de Beit Jala et de Battir possèdent des documents légaux prouvant qu’ils sont bien les propriétaires de ces terres.
La nouvelle « Jérusalem Sud » israélienne constitue une violation flagrante de la loi internationale, des résolutions des Nations Unies et de la Quatrième Convention de Genève de 1949 en plus des Accords d’Oslo qui dictent qu’aucune des parties du conflit ne doit s’engager dans des mesures qui pourraient influer sur l’issue finale des négociations.