Au lendemain de déclarations du ministre israélien de la défense Ehoud Barak sur l’urgence d’une intervention face au programme nucléaire de Téhéran, les médias de l’Etat hébreu titraient, vendredi 10 août, sur une possible attaque militaire sur les infrastructures iraniennes.
En "une" du quotidien Yediot Aharonot, on pouvait ainsi lire "Nétanyahou et Barak déterminés à attaquer l’Iran à l’automne". Selon Nahum Barnea et Shimon Shiffer, deux plumes historiques du journal, si le premier ministre et son ministre de la défense pouvaient décider seuls, ils lanceraient une opération "avant les élections américaines" prévues en novembre. "Il n’en reste pas moins qu’aucun responsable – ni de l’armée, ni dans les milieux de la défense, pas même le président – ne soutient l’idée d’une [telle] attaque", soulignent-ils toutefois.
En première page du Maariv figure un sondage révélant que 37 % des Israéliens pensent qu’un Iran nucléaire pourrait conduire à un "deuxième Holocauste". Dans son édition du week-end, le journal de centre gauche Haaretz ouvre par les mises en garde d’un responsable qui estime, sous le couvert de l’anonymat, qu’Israël est encore plus en danger qu’à la veille de la guerre de 1967 (lien payant). "Le couteau sous notre gorge est maintenant plus affûté qu’avant la guerre des six jours", affirme ce dernier.
Israël estime que son existence serait menacée si Téhéran disposait de la bombe atomique. L’Iran nie que son programme nucléaire ait des visées militaires, comme l’en accusent également les Occidentaux. Les Etats-Unis, à l’approche de la présidentielle, privilégient le renforcement des sanctions contre Téhéran et de récentes visites de responsables américains dans l’Etat hébreu laissent penser que Washington tente de dissuader Israël de lancer une attaque.