La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine avait déjà alerté le gouvernement français lors de la première arrestation de M. Al Chaer en août 2006 ainsi que de 64 élus palestiniens en juin 2006, dont huit ministres, sans chef d’inculpation et sans jugement depuis.
Ces arrestations confirment une nouvelle fois le refus du droit et de la légitimité démocratique de la part du gouvernement israélien et son obstination dans la politique de la force.
Elles interviennent à la suite de la formation du gouvernement d’union nationale palestinien le 18 mars 2007, dont faisait partie M. Al Chaer, que l’Union européenne avait alors salué. Ce gouvernement, résultat d’un véritable consensus palestinien, était alors apparu comme une opportunité sérieuse de sortir de l’impasse politique actuelle.
Le gouvernement israélien ignore cette évolution majeure, continue d’empêcher toute avancée vers une solution négociée et renforce encore la paralysie de l’Autorité palestinienne, dont les institutions sont gravement menacées depuis la suspension de l’aide directe internationale en avril 2006. Il accentue le risque de radicalisation des positions, rendant extrêmement difficile l’action du nouveau gouvernement palestinien et illusoire l’option du dialogue et de la négociation aux yeux d’un nombre de plus en plus important de Palestiniens.
Le 28 mars 2007 au sommet de Riyad, la Ligue arabe a proposé, pour la deuxième fois depuis 2002, une normalisation des relations du monde arabe avec Israël en échange du retrait israélien des territoires occupés. Le gouvernement israélien a néanmoins choisi la logique de la force. Depuis le 16 mai, quarante Palestiniens ont été tués par les tirs de l’aviation israélienne.
Dans sa réponse au questionnaire de la Plateforme, M. Sarkozy avait affirmé que la poursuite par Israël d’une politique de faits accomplis sur le terrain « hypothèque lourdement l’avenir : en renforçant les antagonismes, elle éloigne chaque jour un peu plus la possibilité d’une paix négociée ».
La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine demande ainsi au Président de la République nouvellement élu d’intervenir publiquement en faveur de la libération du ministre de l’éducation palestinien ainsi que de l’ensemble des élus palestiniens toujours détenus par Israël depuis juin 2006.