Le Palestinian Youth Orchestra, ensemble de 84 jeunes musiciens, donne en cette fin août, trois représentations et une répétition générale publique à Paris les 25 et 26 août derniers, Lyon ce 28 août et Aix en Provence le 29 août prochain.
Dès que nous avons eu connaissance du projet, nous l’avons tout naturellement assuré du soutien de l’AFPS. Il est en effet emblématique de la vitalité de toute une jeunesse palestinienne qui entend bien vivre en dépit des obstacles et qui, à travers la musique, a trouvé un moyen d’exprimer émotions, espoirs ou révolte.
Cela aurait-il quelque chose de scandaleux ? Il faut croire que oui, aux yeux de certains du moins.
La « nouvelle » municipalité d’Aix a cru nécessaire de vérifier s’il y avait des Israéliens dans l’orchestre. Réponse : oui. Il y a en effet parmi eux plusieurs jeunes Palestiniens d’Haïfa ou Nazareth qui ont la nationalité israélienne. Et c’est là que s’imposait une autre vérification : « Ah, il y a donc des juifs dans l’orchestre » ? On aurait eu envie de répondre « comment savoir » ?
Devant la réaction indignée du manager, la municipalité a trouvé ce qu’elle a dû considérer comme un joker. Le PYO était invité dans le cadre de la biennale des orchestres de jeunes avec deux autres groupes : l’Orchestre des Jeunes de Roumanie et l’Orchestre Français des Jeunes ? Qu’à cela ne tienne, il suffit alors d’inviter in extremis un quatrième larron, garanti israélien, le quatuor Aviv. Et tant pis s’il s’agit cette fois non d’un orchestre de jeunes, mais d’un ensemble de quatre musiciens professionnels, « l’équilibre est rétabli ». L’ensemble en question est, d’une certaine façon, pris lui-même au piège de cette instrumentalisation politique.
Faut-il voir dans cette affaire un simple exemple du degré de bêtise et de bonne conscience satisfaite qui accompagne l’ignorance de la réalité israélo-palestinienne ? Sans doute y a-t-il aussi une volonté politique. Celle de gommer le déséquilibre fondamental entre occupant et occupé et de resservir le discours frelaté selon lequel un peu de bonne volonté suffirait pour régler le problème entre gens bien. En écartant bien sûr ce qui fâche Israël et en refusant « de voir l’autre, le Palestinien, véritablement comme un égal qui a les mêmes droits personnels ou nationaux et n’attend pas qu’on les lui octroie ». Voilà qui nous rappelle une autre opération de communication, mais c’était, il y a peu, sur les bords de la Seine.
Le Bureau National de l’AFPS