Survenant dix jours après la visite du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, qui a ouvert un chapitre délicat des relations israélo-américaine (les deux parties se sont accrochées depuis sur le statut de Jérusalem comme sur celui du gel de la colonisation), la rencontre entre deux présidents de statures assez inégales était placée sous les meilleurs auspices.
Une fois n’est pas coutume, le “deux poids, deux mesures” souvent dénoncé dans la gestion du dossier palestinien a presque tourné à l’avantage de l’Autorité qu’incarne M. Abbas.
Si on applique en effet les mêmes critères de la “feuille de route” que ceux qui valent pour les Israéliens à propos de la colonisation, le chef de l’OLP, parallèlement au “gel” de la colonisation par Israël, est tenu théoriquement de démanteler les groupes responsables “d’attaques violentes contre des Israéliens où qu’ils se trouvent” (il s’agissait alors de retirer toute forme de légitimité aux opérations militaires et terroristes dans les territoires occupés en opposition à celles menées à l’intérieur des frontières internationalement reconnues d’Israël.)
Or, M. Abbas est bien en peine de le faire à Gaza depuis sa prise de contrôle par la milice du Hamas en juin 2007, et M. Obama s’est gardé de le lui demander, se contentant d’évoquer d’une manière assez vague des efforts pour mettre fin à la propagande anti-israélienne qui a court chez les Palestiniens. En 2002, les rédacteurs de la ”feuille de route” étaient en 2002 bien incapables d’imaginer que les services de sécurité palestiniens puissent perdre leur hégémonie. Autrement dit, sur certains points, cette “feuille de route” qui constitue la toile de fond de la diplomatie internationale semble bel et bien “caduque”.