M. Carter est arrivé hier dans la région via le terminal d’Erez. Il s’est dit « attristé » par la vue des dégâts causés par l’agression israélienne sur une population désarmée et réduite presque à néant par deux ans de blocus quasi total.
L’agression israélienne contre Ghaza a fait plus de 1 400 morts palestiniens, dont des femmes et des enfants. « Je suis très affecté. Je dois retenir mes larmes en voyant la destruction infligée à votre peuple », a-t-il déclaré lors de sa visite de plusieurs sites détruits par des
bombardements qui n’avaient épargné aucun établissement hospitalier, scolaire et administratif sur la bande de Ghaza sous le contrôle du Hamas palestinien.
Lors de sa visite, M. Carter a eu des entretiens dans la ville de Ghaza avec des responsables de l’agence de l’ONU d’aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa), rapportent les médias. « Tragiquement, la communauté internationale reste trop souvent indifférente aux cris de détresse » des Palestiniens, a-t-il déploré. L’ancien locataire de la Maison-Blanche a affirmé que « 1,5 million de personnes [de la population de Ghaza] sont privées des besoins élémentaires à la vie ». « Jamais dans l’histoire une aussi grande communauté n’avait été brutalement dévastée par des bombes et des missiles et ensuite privée des moyens de s’en remettre », a-t-il dénoncé.
M. Carter a appelé la communauté internationale à faire pression sur l’Etat israélien pour lever le blocus qu’il a imposé aux populations de Ghaza et laisser passer les aides humanitaires et médicales.
M. Carter devait s’entretenir avec Ismaïl Haniyeh, l’ex-chef de gouvernement déchu du Hamas à Ghaza, rapporte l’APS.
La visite de Jimmy Carter intervient au moment où des ONG israéliennes ont rendu public hier un document gouvernemental israélien interdisant aux habitants de la bande de Ghaza de s’installer en Cisjordanie même pour des raisons humanitaires, rapporte l’AFP. « Cette procédure constitue une escalade de la politique israélienne de séparation entre Ghaza et la Cisjordanie », a affirmé Joël Greenberg du centre Hamoked, une ONG pour la défense des droits de l’Homme. « Israël empêche les habitants de la bande de Ghaza de déménager vers la Cisjordanie, sous des prétextes sécuritaires et politiques », a-t-il accusé lors d’une conférence de presse conjointe avec le centre Gisha pour la liberté de mouvement.
Selon ces ONG, ces directives répondent à une politique destinée à encourager le relogement de Palestiniens de la Cisjordanie dans la bande de Ghaza et non l’inverse. « Pour Israël, la bande de Ghaza est comme un trou noir, on y jette des Palestiniens et on ne s’en occupe plus », ont dénoncé ces deux organisations non gouvernementales israéliennes.