/...consacrée à la Palestine du 16 au 21 mai 2005 dans la salle de spectacles polyvalente du Croissant rouge palestinien.
Cette semaine a commencé par la projection de "La porte du Soleil", en deux parties, film réalisé par Yusri Nasrallah, suivie de celle de "Rois et figurants" de Azza El Hassan pour finir avec " Mur", un film de Simone Bitton..
Cet événement rare à Gaza, a rencontré un très large succès auprès du public.
Les projections ont été suivies de débats au cours desquels les spectateurs ont pu échanger avec des écrivains et des réalisateurs sur les films eux-mêmes et le cinéma sur la Palestine en général.
C’est ainsi que "La porte du Soleil" produit par Arte, inspiré du roman"la Porte de Soleil" de l’écrivain libanais Elias Khoury a suscité auprès du public un échange assez vif sur la mise en scène de la tragédie du peuple palestinien liée à la Naqba de 1948.
Pour les uns, ce film a le mérite de relater pour la première fois l’histoire palestinienne sous forme de fiction (épopée) et non plus sous forme documentaire en exposant la vie quotidienne des palestiniens d’avant et après 1948.
Pour les autres, ce film a été conçu par un réalisateur de l’école française du cinéma cherchant à montrer la tragédie du peuple palestinien à travers un filtre occidental travestissant une partie de la réalité.
Le sujet original du documentaire "Rois et figurants" est la recherche par une jeune cinéaste palestinienne des traces des archives du cinéma palestinien dans le monde arabe, cinéma militant lié surtout à l’époque de l’OLP(1965-1982).
La réalisatrice rencontre à cette fin des cinéastes et écrivains palestiniens à Ramallah et dans différents pays arabes. Malheureusement elle n’y parviendra pas. Le public à été majoritairement ému par cette démarche d’appel vibrant de cette jeune femme qui tente désespérément à travers son film de retrouver une partie importante de la mémoire palestinienne disparue.
Ce film a ouvert à nouveau un débat fort sur la place des archives. Pour les uns la protection de ce patrimoine précieux devrait être une des préoccupations premières des palestiniens aussi bien au niveau des institutions officielles que dans la société civile. Pour les autres il s’agit moins d’un désintérêt palestinien que de la mainmise par Israël des archives de l’OLP notamment à Beyrouth en 1982.
La semaine s’est terminée par le débat sur le film"Mur" qui a suivi sa projection.
Ce film à bouleversé le public, d’abord parce qu’il a été réalisé par une cinéaste israélienne ensuite parce qu’il montre la souffrance quotidienne des palestiniens causée par la construction du mur, et enfin et surtout parce qu’il met en lumière la détermination inhumaine des acteurs de la politique israélienne, véritable monstre froid.
Notons que la Section palestinienne de l’UPF a créé ce club de cinéma, afin de contribuer à l’ouverture de nouveaux horizons entre Orient et Occident, dans un dialogue multiculturel permanent et de permettre à la population palestinienne de Gaza un accès plus facile aux créations des artistes et réalisateurs palestiniens ou non qui travaillent sur la Palestine.
Les projections de films sont toujours suivies de débats dont l’objectif est à la fois de développer la culture cinématographique des spectateurs et d’encourager les liens professionnels entre les différents opérateurs.
Le club de cinéma vise aussi à travers la qualité et la diversité de son partenariat à proposer des films aussi différents que des documentaires, des films de fiction qu’ils soient politiques ou de simple divertissement, ce dont la population palestinienne de Gaza a bien besoin.
La prochaine activité du club de cinéma est l’organisation entre le 25 et le 30 juin prochain du festival arabe en partenariat avec l’institution de production culturelle Yabous.
Dix films du Maghreb et du Mashrek seront projetés pour la première fois à Gaza à cette occasion.