Photo : un soldat de l’armée israélienne lors d’un raid sur Naplouse, avril 2023 - Source : Active Stills
Mardi, l’avocat général de l’armée israélienne a annoncé que les soldats impliqués dans la mort d’un Américain d’origine palestinienne feront l’objet de mesures disciplinaires, mais ne seront pas poursuivis au pénal.
Le 12 janvier 2022, des soldats israéliens ont tiré Omar Asaad hors de sa maison de Cisjordanie au milieu de la nuit lors d’un raid violent. Des témoins affirment qu’il a été ligoté, bâillonné et laissé dans un entrepôt froid pendant des heures. Il a été retrouvé face contre terre, sans réaction. L’autopsie a révélé qu’il était mort d’une crise cardiaque.
« Nous cherchons à obtenir davantage d’informations de la part du gouvernement israélien. Nous allons leur en parler directement », a déclaré le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, interrogé sur l’enquête. « Nous voulons nous entretenir davantage avec eux sur les résultats de cette enquête avant de faire d’autres déclarations. »
Israël a reçu de nombreuses demandes pour ouvrir une enquête criminelle sur la mort de M. Assad, notamment de la part des législateurs et du Département d’État américains. L’armée israélienne a initié une enquête interne et a conclu qu’il s’agissait d’un « événement grave et malheureux, résultant d’une erreur morale et d’une mauvaise décision de la part des soldats. »
Le rapport de l’armée affirme que M.Asaad n’avait pas de papiers d’identité sur lui et qu’il a refusé de coopérer avec les soldats. L’armée a également indiqué qu’il n’avait été immobilisé que pendant une courte période. « L’enquête a déterminé qu’au moment de sa libération, les soldats n’ont pas relevé de signes de détresse ou d’autres signes suspects concernant l’état de santé de M. Asaad. Les soldats ont considéré que celui-ci était endormi et n’ont pas essayé de le réveiller », peut-on lire dans le rapport.
« Comment peuvent-ils simplement classer l’affaire ? » a demandé le fils de M. Assad, Hadi, au cours d’un entretien avec le New York Times. « Ca n’a aucun sens. De nombreux témoins ont tout vu. »
Les soldats israéliens font rarement l’objet de poursuites judiciaires à la suite d’enquêtes internes. En 2022, un rapport du groupe de surveillance Yesh Din a révélé que l’armée avait reçu 1 260 cas de crimes présumés commis par des soldats à l’encontre de Palestiniens, dont 409 cas où des Palestiniens ont été tués. Israël n’a ouvert des enquêtes que dans 21 % de ces cas, et les enquêtes ont abouti à des inculpations dans moins de 1 % des cas.
Depuis plus d’un an, des groupes de défense des droits humains ainsi que des militants du monde entier demandent à l’armée israélienne de rendre des comptes sur l’assassinat de Shireen Abu-Akleh, une journaliste américano-palestinienne tuée d’une balle dans la tête alors qu’elle effectuait un reportage sur un raid en Cisjordanie.
En novembre 2022, sous la pression de la famille d’Abu Akleh et même de certains élus démocrates du Congrès, le FBI a annoncé lancer sa propre enquête sur la mort de la journaliste. Israël a déclaré immédiatement qu’il refuserait de coopérer à l’enquête.
Traduit par : AFPS