Abed al-Fattah est un fermier palestinien du village d’al-Walajah situe à quatre kilomètres au nord de Bethlehem et appartenant à la municipalité de Jérusalem. Depuis cinq ans, sa ferme est menacée d’expulsion par les autorités israéliennes. En effet, la municipalité de Jérusalem, appuyée par le gouvernement, veut construire un nouveau grand quartier sur cette terre palestinienne riche en oliviers.
Ce projet de quartier, dont le nom futur sera Givat Yael, est censé comporter près de 1300 foyers. Le but est de relier Jérusalem à Gush Etzion.
La terre d’Abed est une zone B selon la classification des accords d’Oslo. Cela signifie qu’elle est sous administration mutuelle d’Israël et de l’Autorité palestinienne. L’Autorité palestinienne est responsable de l’administration civile, les Israéliens de la sécurité avec leur administration militaire.
Comme le soulignent de nombreux militants, les zones B sont le plus souvent constituées de terres agricoles. Les fermiers n’ont ainsi pas vraiment connaissance de leurs droits ou du moins ne disposent pas de moyens nécessaires pour se défendre. Il devient alors plus facile de construire de nouvelles colonies.
La ferme d’Abed est en réalité une simple grotte, qu’il a aménagée à l’intérieur pour son confort, et une terrasse couverte par une structure en bois. Il doit être très vigilant : tout se qui serait assimilé à une structure en dur nécessiterait un permis de construire. Or en attente d’une décision de la cour israélienne, Abed ne peut pas se permettre d’agir sans tenir compte des lois israéliennes.
Abed reçoit toutes les semaines le soutien de nombreux militants israéliens et internationaux. Ceux que le fermier appelle sa ‘’famille’’, ‘’son arme face aux Uzi israéliens’’ viennent régulièrement l’aider à planter des oliviers. Un militant israélien prépare d’ailleurs un documentaire sur le combat mené par Abed et sur la solidarité des militants qui font de la ferme un bel espace de vie. On y partage les repas en musique dans une humeur conviviale et dans un cadre magnifique.
Pour Abed, il faut à tout prix continuer à faire marcher son exploitation, à médiatiser son combat…sans savoir de quoi demain sera fait…