Publié le 11-05-2017
Le congrès de la FIFA s’est prononcé mercredi en faveur de l’acceptation de la proposition de Gianni Infantino et a décidé de ne pas procéder à un vote sur la proposition palestinienne contre les équipes de football israéliennes opérant en Cisjordanie.
La proposition du président Infantino a été adoptée avec le soutien de 73 % des pays membres de la FIFA, et rejetée par 27 % d’entre eux, au cours du congrès de l’organisation internationale de football, à Manama, la capitale de BahreÏn.
Mardi, le conseil de la FIFA a décidé de retirer de l’ordre du jour de son congrès le projet de résolution sur les équipes de football des colonies israéliennes.
La décision de mardi a été prise par le conseil de l’organisation, qui s’est réuni à Manama, la capitale de Bahreïn, préalablement au Congrès de la FIFA qui s’est ouvert mercredi. Dans un communiqué officiel, la FIFA a déclaré que suite à une discussion sur ce problème, le conseil de la FIFA a décidé qu’à ce stade il serait prématuré pour le congrès de prendre une décision sur cette question.
Depuis 2015 les Palestiniens ont fait pression sur la FIFA et sur les états membres de celle-ci pour qu’une action soit entreprise contre Israël au sujet des équipes des colonies. Les Palestiniens considèrent que ces équipes violent l’Article 72.2 des Statuts de la FIFA, qui énoncent que “les associations membres et leurs équipes ne peuvent pas jouer sur le territoire d’une autre association membre sans l’approbation de cette dernière.” en conséquence de quoi ils exigent qu’Israël dissolvent définitivement les équipes des colonies, et si ce n’est pas fait, déclarent-ils, Israël doit être suspendu de la FIFA.
Les six équipes en question sont situées à Ma’aleh Adumim, Ariel, Kiryat Arba, Givat Ze’ev, Oranit et dans la Vallée du Jourdain. Toutes jouent dans des ligues de niveau inférieur.
Une réunion du comité établi pour aborder la question des équipes des colonies, présidé par le militant anti-raciste sud-africain Tokyo Sexwale, s’est tenue mardi à Manama. Le président de l’Association Israélienne de Football, Ofer Eini, et son homologue palestinien, Fibril Rajoub, ont assisté à la réunion. Les parties ne sont pas arrivées en fin de réunion à un accord, et le problème a été transmis pour être débattu à la grande assemblée qu’est le conseil de la FIFA, composé de représentants de dizaines de pays, qui a décidé de le retirer de son ordre du jour.
La décision du conseil de la FIFA fait suite à une campagne de fortes pressions exercées ces dernières semaines par Israël sur Infantino et sur les dirigeants des organisations de football dans le monde.
La décision est un coup dur pour Rajoub, qui depuis des mois travaillait à soumettre un projet de résolution au vote du Congrès de la FIFA.
Dimanche, Haaretz a rapporté que le Premier Ministre Benjamin Netanyahu a appelé Infantino pendant le week-end, pour lui demander de retirer de l’ordre du jour du Congrès l’exigence palestinienne d’imposer des sanctions à l’encontre des six équipes des colonies. Un responsable israélien a déclaré que Netanyahu a souligné au dirigeant de la FIFA, pendant leur échange qui a duré en gros une demi-heure, que le sport et la politique ne doivent pas se mélanger. « Le conflit avec la Palestine est de longue durée et la FIFA ne va pas le résoudre, » a dit Netanyahu à Infantino.
Netanyahu a aussi prétendu que Rajoub pousse la FIFA à entreprendre une démarche contre Israël afin d’en tirer profit à des fins politiques, en prévision du jour où Mahmoud Abbas cessera de diriger la Palestine. « Si une décision est prise contre les équipes des colonies, elle fera du sport une source de division, au lieu d’une source de résolution du conflit. Elle pourrait entraîner la ruine de la FIFA, » a déclaré Netanyahu à Infantino.
Jérusalem s’est inquiétée du fait que si la tentative de retirer la question de l’ordre du jour du Congrès de la FIFA ne réussissait pas, une décision représentant un « carton jaune » pour Israël serait mise aux voix . Selon une proposition mise en avant par Sexwale, les institutions de la FIFA donneraient six mois à Israël pour arrêter les compétitions dans les colonies avant de suspendre éventuellement Israël ou une de ses équipes.
« Le dur travail, beau et fructueux, qui a été effectué pendant de nombreux mois et qui est parvenu à son apogée ces derniers jours, a payé, et la tentative palestinienne de mettre Israël dans l’embarras et de prendre des mesures concrètes contre lui a échoué, » a déclaré Eini.
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT prisonniers de l’AFPS