Quatre prisonniers palestiniens de la prison de Megiddo auraient été placés à l’isolement après une possible infection par le coronavirus (COVID-19) par l’intermédiaire d’un interrogateur israélien, dont il a été confirmé qu’il a le COVID-19. Alors que le diagnostic des quatre prisonniers n’a pas encore été confirmé, il a été rapporté qu’au moins l’un des quatre a présenté des signes de la maladie après son interrogatoire au centre de détention de Petah Tikva.
Les membres de leur famille n’ont pas été informés de l’endroit où ils se trouvent. Des rapports avaient déjà indiqué que les responsables israéliens utilisent des cellules secrètes, sales et infestées de vermine, pour mettre les prisonniers en quarantaine.
Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens insiste sur l’entière responsabilité de l’état israélien et du Service des Prisons Israélien à l’égard de la vie et de la santé des prisonniers palestiniens, détenus qui sont imprudemment exposés à des gardes et à des responsables porteurs de la coronavirus.
Alors que les forces d’occupation israéliennes ont empêché les prisonniers palestiniens de cantiner près de 140 produits différents, parmi lesquels des produits sanitaires et de nettoyage, et ont interdit les visites des familles et des avocats, elles ont continué à mettre les prisonniers en grave danger en continuant les interrogatoires, et en maintenant une situation de saleté et de surpeuplement et en poursuivant les transferts.
Ces pratiquent mettent en grave danger les prisonniers palestiniens en les exposant au COVID-19 venant de gardiens de prison et d’interrogateurs israéliens. Toutes ces pratiques s’appliquent aussi aux 190 enfants palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
Précédemment, 19 prisonniers palestiniens avaient été mis à l’isolement à la prison de Ashkelon après qu’un psychiatre israélien, diagnostiqué porteur du COVID-19, se soit rendu à la Section 3 de la prison pour s’entretenir avec un détenu. Alors que les Palestiniens de Gaza s’abstiennent sortir afin d’empêcher la propagation du coronavirus, les défenseurs des prisonniers ont protesté devant les bureaux du Comité International de la Croix Rouge pour exiger la protection et le contrôle adéquat de la propagation des infections dans les prisons israéliennes.
Au lieu de protéger la santé des prisonniers, les pratiques israéliennes réservées aux prisonniers politiques palestiniens ne semblent être rien de plus qu’une tentative supplémentaire de saper les droits gravement limités des prisonniers. Elles reflètent le mandat en cours du ministre israélien de la Sécurité Publique, Gilad Erdan, (qui dirige aussi le « ministère anti-BDS d’Israël » et qui mène des campagnes internationales de diffamation contre les défenseurs des droits de l’homme) qui consiste à « aggraver les conditions » des prisonniers palestiniens.
Les prisonniers palestiniens exigent la stérilisation, la désinfection et le nettoyage complets des prisons ainsi que des traitements sanitaires appropriés pour tous les détenus, conformément aux directives de l’Organisation Mondiale de la Santé.
Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens, rappelle que cette situation n’est pas simplement un problème humanitaire qui touche les prisonniers mais qu’elle découle d’une politique israélienne raciste et systématique de ciblage des prisonniers palestiniens au mépris total de leur vie et de leur santé. Les négligences médicales constituent une menace constante pour les prisonniers, particulièrement pour les plus vulnérables au COVID-19.
Traduction Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers