Mardi, Yaïr Netanyahou, le fils du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, a encore une fois suscité la controverse en se servant d’une théorie douteuse pour prétendre que la Palestine n’existe pas.
Sur Twitter, le jeune homme de 27 ans affirme que la Palestine « n’existe pas » puisque la lettre « p » n’apparaît pas dans l’alphabet arabe.
Sa théorie a rapidement été tournée en ridicule sur les réseaux sociaux, les utilisateurs faisant remarquer que le mot arabe pour Palestine est « falastin ».
1. We can call it what we want to call it, because it's our land and 2. If you did a little homework you would realize Arabs and Palestinians call it 'falasteen' phonetically, so who needs a 'P' sound ? (What a moronic basis for an argument in the first place)
— husam zakharia (@husammunism) 23 avril 2019
Traduction : « Premièrement, on peut l’appeler comme on veut puisque c’est notre terre et, deuxièmement, si tu avais fait quelques recherches, tu saurais que, phonétiquement, les Arabes et les Palestiniens l’appellent “falastin”, donc qui a besoin du son ‘’p’’ ? (C’est débile comme argument à la base). »
😂 😂 😂 Love how you show your ignorance the first chance you get
No P in Arabic, well smart guy Palestine is the anglicised word of 'Filisteen" which very much is a real thing. But keep living in your fantasy land if it makes you feel good about yourself.— Nabeel Tootla (@nabeeltootla) 23 avril 2019
Traduction : « J’adore comment tu affiches ton ignorance dès que tu le peux. Pas de “p” en arabe, petit malin, Palestine est l’anglicisme du mot “Filistin”, qui est on ne peut plus réelle. Mais continue à vivre dans ton monde imaginaire si ça te fait te sentir mieux. »
La « logique » de Netanyahou s’est retournée contre lui : les internautes n’ont pas tardé à lui faire remarquer qu’aucune lettre de l’alphabet hébreu ne donnait le son « j ».
L’activiste israélo-américain pro-Palestine Miko Peled s’est demandé si l’absence de « j » en hébreu signifiait qu’il ne pouvait y avoir « de juifs, de Judée et assurément pas de Jérusalem ».
Speaking of idiots, there is no “J” in Hebrew so Jerusalem cannot be part of #Israel - nor Judea or Jews at all...
— Miko Peled, (@mikopeled) 23 avril 2019
Traduction : « En parlant d’idiots, il n’y a pas de “j” en hébreu donc Jérusalem ne peut pas faire partie d’Israël – ni la Judée ou les juifs… »
By this logic the fact that there is no J in Hebrew means there is no such thing as a Jewish people. The little fascist isn't very bright. https://t.co/reuc5VEMe7
— (((YousefMunayyer))) (@YousefMunayyer) 23 avril 2019
Traduction : « En suivant cette logique, le fait qu’il n’y ait pas de j en hébreu signifie que le peuple juif n’existe pas. Le petit fasciste n’est pas très brillant. »
Ridiculisé, Yaïr Netanyahou a tenté de se justifier en tweetant une fois de plus que le nom « Palestine » n’avait été utilisé pour désigner cette région géographique que lorsque les Romains écrasèrent la révolte juive de Bar-Kokhba au IIe siècle, en tant que « punition ».
Zachary Foster, universitaire de Princetown, a toutefois fait observer que le nom « Palestine » était utilisé depuis longtemps avant l’époque romaine pour désigner la terre entre le Jourdain et la mer Méditerranée.
The name "Palestine" was popular long before the Romans crushed the revolt. And historians debate the reasons why the Romans changed the name. See pages 103-110 https://t.co/G323FnOAOp Leave history to historians habibi
— Zachary Foster (@_ZachFoster) 23 avril 2019
Traduction : « Le nom “Palestine” était populaire bien avant que les Romains n’écrasassent la révolte. Et les historiens débattent des raisons pour lesquelles les Romains ont changé le nom. Cf. pages 103-110 https://www.academia.edu/34686627/The_Invention_of_Palestine_Ph.D._Dissertation_Princeton_University_2017_ … Laisse l’Histoire aux historiens, habibi. »
Le fils du Premier ministre a l’habitude de publier des remarques explosives sur les réseaux sociaux.
L’année dernière, il a attisé une querelle diplomatique entre Israël et Ankara en publiant une image sur Instagram avec l’inscription « Fuck Turkey ».
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation