DOAA ABU-HARB, étudiante, Rafah
Je suis à Rafah, à environ 600 mètres de la frontière, mais Dieu merci pas à proximité des militaires israéliens.
Nous n’avons pas d’électricité, alors je ne peux pas voir à la télévision ce qui se passe maintenant. J’écoute la radio qui fonctionne sur piles, je ne sais pas combien de temps elles vont durer.
La situation la nuit dernière était terrible. J’entendais de nombreux bombardements. J’en ai entendu d’autres et des fusils ce matin. Je pense qu’ Israël prévoit une attaque énorme pour que tout le monde reste à la maison.
Mes petits neveux sont chez nous. Si je montre que j’ai peur je pense qu’eux vont mourir de peur.
Je crois que ça va devenir encore plus dangereux. J’espère que nous trouverons une solution avant la nuit. Nous sommes vivants, mais nous nous sentons comme morts.
Le pouvoir et la force ne sont pas une bonne solution mais nous avons été obligés de recourir au kidnapping, d’utiliser la force contre la force. Je pense qu’il faut rendre le soldat.
LAMA HOURANI, employé d’une Ong, ville de Gaza
C’est effrayant, c’est affreux, à tous les niveaux, c’est mauvais.
Ils ont bombardé la principale centrale électrique de Gaza, qui fournit de l’électricité à 40-50% de la bande de Gaza.
Selon l’Autorité palestinienne, près de la moitié de Gaza est sans électricité. Ils disent que cela prendra 6 mois de réparer.
Pour l’eau, il faut la pomper, donc si nous n’avons pas d’électricité nous n’avons pas d’eau.
Nous avons installé un générateur personnel la semaine dernière, nous avons donc de la chance mais à cause du blocus, nous n’avons pas assez de carburant, aussi nous ne pouvons pas faire fonctionner le générateur
Pour être franc, je ne sais pas ce qu’il faudrait faire.
Je sais que ce kidnapping est légal parce que nous combattons une occupation illégale.
En même temps je vois ce que seront les conséquences et je ne vois pas quel gain politique les Palestiniens peuvent en tirer.
REEM EL-ZAEEM, étudiante, ville de Gaza
On n’a pas pu dormir. L’un des ponts qui a été visé est à 2 kilomètres d’ici.
On entendait tout, c’était terrifiant.
Je crois que c’est le début ; ça , ce n’était rien.
Nous avons l’électricité, juste dans notre in quartier. Je n’ai parlé à personne hors de la maison pour le moment.
Je me sens prisonnière.
Le kidnapping était un acte de vengeance pour tous les Palestiniens innocents qui ont été tués.
Nous n’allons pas oublier les cris de Huda [une jeune Palestinienne qui a perdu sa famille dans une explosion sur la plage de Gaza le 9 juin]. Ce qui lui est arrivé est inscrit dans notre mémoire commune.
La meilleure solution est qu’ils relâchent nos prisonniers, les innocents, et alors nous libèrerons le soldat israélien.