Bethléem, la ville natale du Christ héberge aussi l’un des camps de réfugiés palestiniens les plus importants de Cisjordanie occupée. Et si le président américain s’est fixé comme objectif de relancer le processus de paix israélo-palestinien, dans le camp surpeuplé de Dheisheh, beaucoup sont sceptiques sur l’issue de cette visite express.
Posté à l’entrée du camp de Dheisheh, Muhannad al-Qaissi, fait la moue à l’évocation de la visite de Donald Trump à Bethléem, qu’il juge inutile. « Parce qu’il ne verra pas comment les gens vivent ici en Palestine, il passera de l’autre côté du mur de séparation sans le voir, dit-il. Il arrive comme si nous vivions au paradis, comme si nous ne vivions pas en territoire occupé, donc sa visite ici ne va pas nous aider. »
Une autre réalité
Des ruelles étroites cernées d’immeubles aux murs écaillés, Dheisheh est un labyrinthe de béton gris d’un kilomètre carré, où s’entassent 13 000 habitants qui font face à des pénuries d’eau et d’électricité. Une autre réalité du conflit, explique Salah Abu Laban, un sexagénaire qui ne peut s’empêcher de dresser la liste des présidents américains qui ont oeuvré en vain pour la paix. « Avant Trump, Obama a visité la Cisjordanie, avant c’était Clinton, qui n’a rien pu faire, déplore-t-il. Trump arrive, on peut dire que nous avons un peu d’espoir mais au fond nous sommes déçus. »
Déçus avant d’avoir même entendu les déclarations de Donald Trump et de Mahmoud Abbas, tous deux décidés à relancer un processus de paix auquel les Palestiniens ont du mal à placer leurs espoirs.