Bientôt deux ans qu’Israël a transformé la Palestine en un champ de bataille où chacun·e se concentre sur sa survie.
Le lieu le plus crucial est bien évidemment Gaza où un génocide est en cours et où après 21 mois Israël a tout détruit bien au-delà des habitations et des bâtiments publics, Israël a détruit la mémoire, la culture, l’éducation, et il s’acharne à empêcher l’avenir.
Alors que l’attention est tournée vers l’Iran, Israël continue de bombarder Gaza où la population n’a aucun lieu sûr où se réfugier, où elle est contrainte de se déplacer en fonction des ordres d’Israël et où elle n’a toujours pas accès aux besoins les plus élémentaires pour survivre. Maintenant, l’armée d’occupation tire à vue sur ceux qui espèrent revenir avec un sac de farine ; une moyenne d’une centaine de morts chaque jour victimes des bombardements, de la famine, des maladies et des tireurs d’élite.
Les Palestiniens sont la cible d’une guerre totale : génocide d’un côté, occupation et agression militaire de l’autre et milices coloniales partout !
En Cisjordanie, depuis plus de 20 mois Israël a accéléré nettoyage ethnique, colonisation destruction de l’agriculture et de l’économie palestinienne. Un bouclage complet a accompagné les premiers bombardements contre l’Iran : l’armée a envahi villes et villages, tire sur les Palestiniens, procède à des arrestations massives ; la destruction du camp de Jénine continue.
Israël entend éteindre toute forme de résistance qu’elle soit armée, non armée, culturelle ou politique. Ce qui arrive aux Palestiniens, c’est l’annihilation de toute capacité à vivre en tant que collectif, l’effacement d’un peuple, c’est une extermination : ça n’est pas seulement un crime de masse, c’est le colonialisme à marche forcée, la fragmentation d’un peuple, l’apartheid.
L’attaque contre l’Iran lui permet d’annexer davantage de terre, dépeupler davantage de villages et exterminer davantage de Palestiniens. La cible d’Israël a toujours été et reste les Palestiniens. Sa stratégie est de plonger le monde dans le chaos tout en poursuivant son projet d’expansion coloniale. La guerre régionale lui permet aussi espérer l’intervention d’États occidentaux à ses côtés pour éviter de rendre des comptes.
Dans ce contexte la conférence de l’ONU destinée à mettre en œuvre les résolutions sur la question palestinienne se trouve repoussée sine die. L’application de la résolution du 18 septembre 2024 exigeant la fin de l’occupation et de la colonisation avant le 18 septembre 2025 était à l’ordre du jour. Elle était au cœur de l’Appel de Paris lancé à l’issue de la conférence de Paris organisée par l’AFPS le 24 mai. La question de la protection du peuple palestinien contre l’extermination qu’il subit est cruciale et urgente. Seule l’application du droit international pourra la garantir.
Macron a envisagé sous condition de reconnaître peut-être l’État de Palestine. Cette reconnaissance sans la fin de l’occupation, de la colonisation et de l’apartheid n’aurait aucune conséquence sur la vie des Palestiniens. C’est pourquoi il est impératif de lier les deux ; tout comme elle ne peut s’envisager sans l’application du droit au retour des réfugiés palestiniens. L’autodétermination est un droit inaliénable et inconditionnel, elle concerne tout le peuple palestinien où qu’il se trouve.
La société civile palestinienne a publié un appel en prévision de la conférence de New York : comme l’Appel de Paris, il met l’accent sur la nécessité d’appliquer l’intégralité de la résolution du 18 septembre 2024 et de lier droit à l’autodétermination et droit au retour. C’est également le premier engagement du Groupe de la Haye qui se réunira au mois de juillet et appelle de nombreux autres États à les rejoindre.
L’AFPS exige que la France se conforme aux obligations des États inscrites dans cette résolution qu’elle a votée : les citoyens (colons, soldats) et entreprises françaises ne doivent plus contribuer à perpétuer la présence illicite d’Israël dans le Territoire palestinien occupé ; les produits des colonies et le commerce des armes doivent être interdits.
Nous continuerons la mobilisation pour qu’elle s’y conforme.
La France doit s’engager enfin dans une reconnaissance de l’ensemble des droits des Palestiniens, prendre enfin des sanctions pour imposer le droit à Israël et à agir pour un cessez-le-feu immédiat et permanent qui permette l’arrêt du génocide.
Anne Tuaillon, 20 juin 2025