Au vu d’informations parues dans la presse israélienne et reprises par « Le Monde », nous avons publié lundi 20 mai un communiqué dénonçant la décision de l’UE de surseoir à une obligation d’étiquetage spécifique pour les produits des colonies.
Cette information est aujourd’hui officiellement démentie par la délégation de l’UE en Israël. Nous nous en félicitons, mais n’avons pas la naïveté de croire qu’elle relevait de la pure affabulation. Il y a manifestement de fortes pressions auxquelles l’UE doit résister sans faiblir.
Plus que jamais nous demandons à la France de s’engager dans cette voie et de prendre toutes dispositions allant vers une interdiction d’importation de produits issus des colonies dont on rappelle régulièrement l’illégalité.
Ci-dessous le communiqué du 20 mai.
Etiquetage : Alignement scandaleux de l’UE sur les positions américaines
En février dernier, Catherine Ashton, Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, avait officiellement fait savoir que l’UE préparait l’étiquetage des produits issus des colonies israéliennes. Le Conseil des ministres des Affaires étrangères devait cette semaine se saisir de la question.
Il n’en sera rien. A la demande du Secrétaire d’Etat américain John Kerry, et pour favoriser, dit-il, le redémarrage de négociations (sic) entre les parties, l’Union européenne a décidé de surseoir à toute décision.
Cette position est particulièrement aberrante et scandaleuse.
Considérer que toute mise en cause, même indirecte, de la politique de colonisation doit être écartée dans l’intérêt de la paix, c’est valider et encourager la position israélienne qu’on dit par ailleurs condamner. Comme le rappelle Hanane Ashraoui, membre du Comité exécutif de l’OLP, « Tout cela confirme le manque de crédibilité des Américains dans le processus de paix", leur action "revient à protéger la force occupante et à l’encourager à faire avancer son programme de colonisation". Ce n’est pas en se pliant aux injonctions des Etats-Unis que l’UE pourra jouer un rôle positif dans la région.
Dans ces conditions, la France doit prendre ses propres responsabilités. Elle ne peut rester dans l’ambiguïté en se cachant une fois de plus derrière l’Union européenne.
Oui ou non considère-t-elle les colonies comme illégales ? Oui ou non considère-t-elle acceptable de laisser entrer sur son marché leurs produits, sous le faux label « Made in Israël », produits dont on sait qu’en valeur, l’Union en importe 15 fois plus que de produits palestiniens ?
L’heure n’est plus aux atermoiements : laisser le champ libre à la colonisation, c’est laisser advenir le chaos.
L’AFPS invite ses amis et partenaires à interpeller fermement l’ensemble des élus et responsables politiques pour arrêter la mécanique infernale d’une colonisation qui ruine tous les espoirs de paix et de justice.
Bureau National de l’AFPS