La décision du gouvernement israélien de proclamer la bande de Gaza, déjà assiégée, "entité hostile" avec les conséquences annoncées qu’elle impliquerait est un acte d’une extrême gravité qui constitue une escalade majeure dans la guerre permanente menée par le gouvernement israélien contre le peuple palestinien.
L’expression « entité hostile » est une non reconnaissance de la réalité politique, juridique, territoriale, humaine, de la bande de Gaza et justifie d’avance une guerre totale contre la population palestinienne.
Israël a des obligations de puissance occupante au titre de la Quatrième Convention de Genève.En dépit des dénégations israéliennes, les Hautes Parties contractantes ont toujours réaffirmé l’applicabilité des Conventions de Genève dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, à Jérusalem-Est. La décision israélienne de déclarer la bande de Gaza « entité hostile » qui constitue une punition collective, est une violation grave du droit international.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a appelé le 19 septembre Israël à revenir sur sa décision, l’estimant contraire aux obligations du pays envers les civils au regard du droit international. La Haute commissaire des Nations unies pour les droits de l’Homme, Louise Arbour a exprimé sa « grande préoccupation » après la décision d’Israël Pour elle, l’application des mesures qui en découlent -dont la coupure des livraisons de carburant et d’électricité- « pèsera d’un poids insoutenable sur la population civile de Gaza » et dans une déclaration du 20 septembre l’Union européenne appelle Israël à revenir sur sa décision.
La France, membre du conseil de sécurité des Nations unies et Haute Partie contractante aux Conventions de Genève, doit s’opposer à la décision criminelle des autorités d’occupation israéliennes.
Paris a « pris note avec préoccupation » de la décision israélienne. Selon le ministère des Affaires étrangères, cette « préoccupation » concerne également « l’intention déclarée de limiter la circulation des marchandises et la fourniture d’électricité à Gaza ». Cette préoccupation française doit se traduire en actes, pour contraindre les autorités israéliennes d’occupation à se soumettre au droit international. La France ne peut se dérober à ses obligations politiques.
L’AFPS appelle la France à :
– s’opposer à la décision du cabinet israélien,
– exiger d’Israël le respect de ses obligations de puissance occupante ,
– sanctionner cet Etat s’il s’y refuse.
Paris, le 25 septembre 2007