Photo : Des soldats israéliens ferment une porte métallique à un poste de contrôle militaire à Beit Furik, à l’est de Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 19 octobre 2022. (Oren Ziv)
Le comité de décolonisation des Nations unies a adopté vendredi un projet de résolution palestinien demandant un avis consultatif à la Cour internationale de justice (CIJ) sur l’occupation par Israël des terres palestiniennes depuis 1967.
La mesure a été saluée par les Palestiniens et rejetée par Israël.
Le ministre palestinien des affaires étrangères, Riyad al-Maliki, a déclaré dans un communiqué que 98 pays ont soutenu la résolution, 52 se sont abstenus et 17 ont voté contre.
Les avis de la CIJ, qui règle les conflits juridiques entre pays, ne sont pas contraignants.
Al-Maliki s’est félicité du vote et a décrit la résolution comme une "percée diplomatique et juridique" qui "ouvrirait une nouvelle ère pour tenir Israël responsable de ses crimes de guerre."
La résolution va maintenant être soumise à l’Assemblée générale, qui compte 193 membres, pour un vote final avant la fin de l’année.
La résolution, approuvée au siège des Nations unies à New York, demande à la CIJ de se prononcer "de toute urgence" sur "l’occupation, la colonisation et l’annexion prolongées du territoire palestinien" par Israël, qui, selon elle, violent le droit des Palestiniens à l’autodétermination. La résolution fait référence aux terres palestiniennes occupées par Israël depuis la guerre de 1967 : la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est.
Elle fait également référence aux politiques visant à "modifier la composition démographique, le caractère et le statut de la ville sainte de Jérusalem." La résolution demande à la Cour de rendre un avis sur la manière dont ces politiques et pratiques israéliennes "affectent le statut juridique de l’occupation, et quelles sont les conséquences juridiques qui en découlent pour tous les États et les Nations Unies."
En 2004, la CIJ a jugé qu’un mur construit par Israël, principalement à l’intérieur de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est occupés, était "contraire au droit international."
L’occupation doit prendre fin
Après le vote, l’ambassadeur palestinien auprès des Nations Unies, Riyad Mansour, a cité le discours du président palestinien Mahmoud Abbas lors de la réunion annuelle de l’Assemblée générale en septembre, qui appelait à la mobilisation de "toutes les composantes de notre ordre fondé sur le droit international, y compris la justice internationale."
Mansour a remercié les pays qui ont soutenu la résolution et a déclaré que "rien ne justifie de soutenir l’occupation et l’annexion israéliennes, le déplacement et la dépossession de notre peuple."
"Notre peuple a droit à la liberté", a-t-il déclaré. "Cette occupation doit prendre fin."
"Un jour viendra, un jour où notre peuple portera le drapeau de la Palestine sur les églises de Jérusalem et sur les mosquées de Jérusalem et de Haram al-Sharif" a ajouté Mansour.
Pendant ce temps, l’ambassadeur d’Israël auprès des Nations Unies, Gilad Erdan, s’est opposé au vote, déclarant qu’en appelant à impliquer la CIJ "les Palestiniens décimaient toute chance de réconciliation."
"Les Palestiniens ont rejeté toutes les initiatives de paix, et maintenant ils font appel à un organisme extérieur sous prétexte que le conflit n’a pas été résolu" a-t-il déclaré devant le forum.
Lors de la réunion de la commission jeudi, le représentant adjoint des États-Unis, qui a voté contre la résolution, a déclaré qu’un avis consultatif de la CIJ est "contre-productif et ne fera qu’éloigner les parties de l’objectif que nous partageons tous d’une solution négociée à deux États."
Traduction : AFPS