Photo : L’armée israélienne bombarde le sud de Beyrouth, 2 octobre 2024 © Quds News Network
Des frappes israéliennes ont tué 22 personnes à Beyrouth lors de l’attaque la plus meurtrière dans le centre de la ville depuis le début des hostilités, alors que l’ONU a déclaré que ses forces de maintien de la paix dans le sud du Liban étaient de plus en plus en danger.
Les frappes ont touché un quartier résidentiel densément peuplé d’immeubles d’habitation et de petites boutiques au cœur de la capitale libanaise. Israël n’avait jamais frappé auparavant cette zone, qui est éloignée de la banlieue sud de Beyrouth, où le quartier général du Hezbollah a été bombardé à plusieurs reprises au cours des dernières semaines.
Wafiq Safa, qui dirige l’unité de liaison et de coordination du Hezbollah chargée de travailler avec les agences de sécurité libanaises, aurait été la cible des frappes de jeudi, mais aurait survécu, ont déclaré des sources de sécurité à l’agence de presse Reuters.
Israël n’a fait aucun commentaire dans l’immédiat. L’armée israélienne a lancé jeudi soir un nouvel avertissement d’évacuation pour la banlieue sud de Beyrouth, y compris pour certains bâtiments. Plus tôt dans la journée, Israël avait prévenu les civils libanais que pour éviter les combats, ils ne devaient pas retourner chez eux dans le sud.
Le nombre de victimes dans le centre de Beyrouth jeudi soir a rapidement augmenté ; le ministère libanais de la santé a fait état de 22 personnes tuées et de 117 blessés. Parmi les morts, une famille de huit personnes, dont trois enfants, qui avait été évacuée du sud, selon une source de sécurité.
Cette attaque meurtrière est survenue alors qu’un responsable de l’ONU a déclaré au Conseil de sécurité que la sécurité de plus de 10 400 casques bleus au Liban était « de plus en plus menacée » et que les opérations avaient pratiquement cessé depuis la fin du mois de septembre, coïncidant avec l’escalade d’Israël contre le Hezbollah au Liban.
Le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, a déclaré que la FINUL avait décidé de transférer temporairement environ 300 casques bleus dans des bases plus importantes pour assurer leur sécurité et qu’un contractant avait déjà été tué.
Ses commentaires sont intervenus après que la mission de maintien de la paix des Nations unies au Liban a déclaré que les forces israéliennes avaient délibérément tiré sur ses positions, blessant deux soldats de la paix. La FINUL a qualifié les attaques contre les soldats de la paix de « grave violation du droit humanitaire international ».
La Maison Blanche a déclaré que les États-Unis étaient profondément préoccupés par ces informations et qu’ils demandaient des précisions à Israël. L’armée israélienne a déclaré que ses troupes opéraient dans la région de Naqoura, « à côté d’une base de la FINUL ». « En conséquence, l’armée israélienne a demandé aux forces de l’ONU présentes dans la zone de rester dans des espaces protégés, à la suite de quoi les forces ont ouvert le feu dans la zone », indique le communiqué d’Israël, qui ajoute qu’il maintient une communication de routine avec la FINUL.
Les soldats de la paix étaient déterminés à rester à leur poste malgré les attaques israéliennes et les ordres de l’armée israélienne de partir, a déclaré le porte-parole de la force de l’ONU, Andrea Tenenti. Les 50 pays contributeurs ont accepté jeudi de continuer à déployer plus de 10 000 soldats de la paix entre le fleuve Litani, au nord, et la frontière reconnue par les Nations unies entre le Liban et Israël, connue sous le nom de « Ligne bleue », au sud.
« Nous sommes là parce que le Conseil de sécurité [des Nations unies] nous l’a demandé. Nous restons donc jusqu’à ce que la situation ne nous permette plus d’opérer », a déclaré M. Tenenti.
À New York, l’ambassadeur israélien auprès des Nations unies, Danny Danon, a déclaré qu’Israël recommandait à la FINUL de se déplacer de 5 km vers le nord « pour éviter tout danger à mesure que les combats s’intensifient ».
Le conflit au Liban a éclaté il y a un an lorsque le Hezbollah a ouvert le feu pour soutenir le Hamas au début de la guerre de Gaza. Il s’est considérablement intensifié ces dernières semaines, Israël bombardant la banlieue sud de Beyrouth, le sud et la vallée de la Bekaa, avant d’envoyer des forces terrestres.
Le Moyen-Orient reste en état d’alerte pour une nouvelle escalade dans la région, dans l’attente de la réponse d’Israël à un tir de missile iranien le 1er octobre.
Traduction : AFPS