La société, connue pour son activisme politique, a pris l’initiative inhabituelle de demander une injonction après qu’Unilever, dont le siège est à Londres, ait annoncé qu’elle avait vendu ses intérêts dans la crème glacée à un détenteur de licence israélien.
Cependant, un juge fédéral américain a décidé lundi que la société de crème glacée n’avait "pas réussi à démontrer" que la décision de vendre les produits dans les colonies occupées par Israël lui causait un "préjudice irréparable".
En juillet de l’année dernière, la société Ben & Jerry’s, basée dans le Vermont, a annoncé qu’elle ne vendrait plus ses glaces dans les territoires palestiniens, dont l’État juif s’est emparé en 1967, affirmant que cela était "incompatible avec nos valeurs", tout en précisant qu’elle continuerait à vendre ses produits en Israël.
Cependant, le détenteur israélien de la licence Avi Zinger avait continué à produire la crème glacée dans son usine de la banlieue de Tel Aviv et à la distribuer dans les colonies israéliennes, allant ainsi à l’encontre de la décision de la société.
Des centaines de milliers de colons juifs vivent en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est, dans des communautés largement considérées comme illégales au regard du droit international.
Le 5 juillet, Ben and Jerry’s a demandé que tout accord autorisant la distribution ou la vente de ses produits en Cisjordanie soit dissous et que toute autre transaction de ce type soit soumise à son conseil d’administration pour obtenir son feu vert.
La décision d’Unilever a été "prise sans le consentement du conseil d’administration indépendant de Ben & Jerry’s" et va à l’encontre de l’accord de fusion qui donnait au conseil d’administration la possibilité de protéger les valeurs et la réputation du fondateur, selon la plainte.
Toutefois, le juge Andrew Carter Jr du tribunal de district de Manhattan a déclaré que l’idée que la communication de l’entreprise puisse être entachée ou que les clients puissent se méprendre sur ses valeurs fondamentales était "trop spéculative".
Fondée aux États-Unis en 1978, Ben & Jerry’s est connue pour défendre des causes progressistes, notamment la protection de l’environnement et la promotion des droits de l’homme, et a souvent lancé des parfums spéciaux de crème glacée pour soutenir des causes ou en signe de protestation.
Contacté par l’AFP lundi, Ben & Jerry’s a refusé de commenter immédiatement la décision.
Unilever n’a pas répondu à une demande de commentaire de l’AFP.
Traduction et mise en page : AFPS / DD