Photo : Le ministre des Finances Bezalel Smotrich (Wikipedia)
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a demandé aux ministères du gouvernement israélien de se préparer à l’arrivée de 500 000 colons en Cisjordanie, notamment en améliorant les infrastructures dans les colonies et les avant-postes illégaux. Lors de précédentes réunions à huis clos, M. Smotrich a souligné que cette politique constituait une "mission essentielle" pour le gouvernement.
Après que les pouvoirs de M. Smotrich au sein de l’administration civile de Cisjordanie ont été définis, il a entamé une série de réunions avec des représentants des ministères concernés, notamment ceux des Finances et de la Défense. Smotrich a été nommé ministre au sein du ministère de la Défense, suite à un accord conclu avec son ministre Yoav Gallant.
Smotrich a présenté ses plans de renforcement des colonies lors de ces réunions, exigeant leur mise en œuvre immédiate tout en ajoutant que le plan devait être mis en œuvre dans les deux ans.
Selon des sources, Smotrich a exigé une amélioration des infrastructures pour toutes les communautés juives de Cisjordanie, y compris les avant-postes non autorisés, quel que soit leur statut juridique, afin de suivre le rythme de la croissance de la population dans la région.
Une autre demande de M. Smotrich était de procéder immédiatement à une planification à grande échelle afin d’absorber quelque 500 000 colons supplémentaires - un nombre égal à la population actuelle, selon les chiffres qu’il a présentés. Les nouveaux résidents vivront dans les communautés existantes, ainsi que dans les avant-postes que le gouvernement légalisera dans les prochains mois. M. Smotrich a demandé que le plan aborde les transports privés et publics, l’éducation et l’emploi, entre autres.
Les fonctionnaires du ministère des finances ont été surpris par le plan de M. Smotrich, qui devrait coûter des milliards de shekels. Le projet de budget d’Israël pour 2023-2024 prévoit des fonds pour la construction d’infrastructures dans les colonies, mais dans des proportions bien moindres que le plan proposé par M. Smotrich.
Selon l’une des sources, lorsque certains participants aux réunions se sont demandés d’où proviendrait le financement du nouveau projet, M. Smotrich a répondu avec assurance que de telles sources pouvaient être trouvées. Ils ont ajouté qu’il avait en outre donné pour instruction aux fonctionnaires de s’adresser à lui et à lui seul pour toute question relative au financement.
Le plan a également soulevé des questions au sein du ministère de la défense, où les fonctionnaires n’ont pas reçu suffisamment d’informations pour le commenter. Les responsables de la défense devraient s’opposer à une grande partie du plan de Smotrich, en particulier en ce qui concerne les avant-postes non autorisés situés dans des zones à haut risque de conflit avec les Palestiniens.
Les experts juridiques qui ont pris connaissance du plan de Smotrich ont relevé de nombreuses difficultés juridiques et ont souligné qu’il serait probablement contesté par la Cour suprême.
En attendant, Smotrich demande au ministère de la défense de faciliter le passage des colons aux points de contrôle et leur entrée en Israël, et exige qu’il lui présente un plan qui augmenterait le nombre de points de passage depuis la Cisjordanie.
M. Smotrich a fait remarquer que de nombreux colons sont obligés d’attendre dans de longs embouteillages le matin pour se rendre à leur travail. Lors de réunions à huis clos, les représentants du gouvernement ont répondu que les embouteillages existaient, mais qu’ils n’étaient pas inhabituels par rapport aux embouteillages dans le reste d’Israël.
Le bureau de Smotrich n’a pas commenté le rapport.
Vedant Patel, porte-parole adjoint du département d’État américain, a déclaré : "Comme la plupart des administrations précédentes, nous considérons l’expansion des colonies comme un obstacle à la paix qui sape la viabilité géographique d’une solution à deux États, et nous continuons à nous opposer à toute mesure unilatérale qui attise les tensions, nuit à la confiance entre les parties et sape la viabilité d’une solution à deux États".
Il a ajouté : "Nous avons été clairs et n’avons pas mâché nos mots pour dire que de telles actions sapent notre objectif ultime pour la région, à savoir une solution à deux États. Nous soulevons cette question directement avec nos partenaires israéliens et nos partenaires de l’Autorité palestinienne, et nous continuerons à le faire".
Traduction : AFPS