Pour le moment, et alors qu’il faut dire que la communauté internationale a usé d’approches différentes pour traiter de la situation palestinienne, y compris la lute interne entre le Fatah et le Hamas, Israël et les Etats-unis en particulier n’ont apporté aucune aide.
Pendant l’année passée, les Etats-unis et Israël ont systématiquement refusé de renforcer la direction palestinienne, particulièrement le Président Mahmoud Abbas, en refusant d’entrer dans un processus politique avec l’Autorité Palestinienne. Ceci s’est à son tour révélé profiter largement au Hamas.
La communauté internationale dispose maintenant de deux stratégies dans ses relations avec le nouveau gouvernement palestinien.
L’une est d’essayer d’affaiblir le gouvernement dirigé par le Hamas par une tentative de le renverser et de renforcer l’opposition politique palestinienne. L’autre est de pratiquer la politique de la carotte et du bâton afin d’amener progressivement le Hamas à modérer ses positions.
La communauté internationale et l’opposition palestinienne partagent deux préoccupations à propos de la nouvelle domination politique du Hamas. : savoir si le Hamas poursuivra sa stratégie violente contre Israël, spécialement contre les civils israéliens à l’intérieur d’Israël et quelle sera la position politique et l’attitude du Hamas vis à vis d’Israël, des accords signés avec lui et des résolutions des Nations -unies afférant à la situation, essentiellement la feuille de Route. Et les Palestiniens ont une préoccupation supplémentaire, à savoir l’agenda social du mouvement islamique.
Quelle que soit la stratégie que choisira la communauté internationale, il est important de comprendre que, alors que le monde dispose d’un réel levier, sa politique peut être une arme à double tranchant. Si une effort concerté est maintenu au niveau international pour miner un gouvernement dirigé par le Hamas, le résultat pourrait bien être une plus grande sympathie de l’opinion publique pour le Hamas en Palestine et dans d’autres pays arabes.
Cela pourrait donner au Hamas une marge de manoeuvre. Par le biais de concessions à Israël sur la sécurité et sur des positions politiques il peut gagner du temps pour consolider ses bases idéologiques et sociales en Palestine.
Ainsi, la communauté internationale doit avancer prudemment et l’un des premiers traits de sa stratégie qui apparaît déjà dans le langage utilisé jusqu’à maintenant est la différenciation énoncée entre le Hamas d’un côté et le gouvernement palestinien de l’autre.
Cela est peut être un signal que la communauté internationale est prête à traiter avec un gouvernement palestinien non-Hamas qui poursuivrait sa politique sur les positions et attitudes de l’actuel gouvernement palestinien, tout en épargnant au Hamas la pression qu’il subirait probablement dans l’hypothèse où le mouvement formerait un gouvernement qui serait uniquement ou même partiellement Hamas.
L’impasse éventuelle qui résulterait du conflit entre les menaces du monde extérieur de ne pas traiter avec un gouvernement Hamas et la tentation du Hamas de capitaliser sa victoire en formant ce gouvernement, pourrait à son tour permettre au Président Abbas de disposer d’un levier.
Abbas pourrait utiliser ce levier pour convaincre le Hamas de le laisser , en consultation avec le mouvement, former un gouvernement qui pourrait survivre en interne et en même temps être acceptable par la communauté internationale en tant que représentation de la volonté du Président et en accord avec sa politique gouvernementale.
Cela devrait être possible car la représentation politique du peuple palestinien, dans le cadre de la répartition interne des tâches , revient à l’OLP dont Abu Mazen est le dirigeant, et non au gouvernement auquel la majorité Hamas au parlement est supposée voter la confiance.