Photo : Les Palestiniens déplacés souffrent de conditions misérables dans les camps de tentes, 5 février 2025 © Times of Gaza
Une puissante tempête s’est abattue sur les camps de déplacés de Gaza, inondant les abris de fortune, détruisant les tentes et laissant des milliers de familles déplacées exposées à des températures glaciales et à une aggravation des conditions humanitaires.
Les eaux de crue ont englouti des centaines de tentes fragiles, tandis que des vents hurlants en ont arraché d’autres du sol, ne laissant aux familles que le ciel ouvert au-dessus d’elles.
Dans les camps de réfugiés surpeuplés, où vivent plus de 1,5 million de personnes déplacées, le désespoir est aussi présent que le froid glacial qui s’abat sur le pays.
Sans protection contre la pluie incessante et le vent mordant, les familles se sont blotties les unes contre les autres, grelottant au cours d’une nuit qui n’a offert ni chaleur ni soulagement.
Les quelques vestiges en lambeaux de leurs abris n’ont eu aucune chance face à la tempête déchaînée, les laissant complètement exposés, sans défense face à la fureur de la nature.
Pour ceux qui ont tenté de retourner dans les ruines du nord de Gaza, la survie reste tout aussi brutale. La tempête a mis à nu la dévastation, exposant les familles aux décombres de leurs anciennes maisons, alors qu’elles s’efforcent de reconstruire leur vie à partir des décombres.
Elles sont confrontées non seulement au vent et à la pluie, mais aussi à la faim qui leur ronge l’estomac. La nourriture est rare, le matériel de chauffage est inexistant et le froid glacial est sans pitié.
Abu Mohammed al-Arabid, un Palestinien déplacé de Jabalia, a décrit l’horreur de la tempête à The New Arab.
« Nous nous sommes réveillés avec le vent qui hurlait dans le camp. La pluie se déversait à travers la tente, trempant tout ce qui se trouvait à l’intérieur. En quelques instants, tout s’est effondré sur nous. Mes enfants pleuraient, leurs petits corps tremblaient de froid, mais nous n’avions nulle part où aller ».
Umm Ahmed, une femme déplacée du nord de Gaza, s’agrippe à une couverture trempée et en lambeaux.
« Ce ne sont pas des maisons. Ce ne sont que des bouts de tissu attachés les uns aux autres, qui protègent à peine du vent. Et maintenant, même ceux-là ont disparu », a déclaré cette mère de quatre enfants, âgée de 52 ans, à TNA.
Les conditions ne sont pas meilleures dans le sud de la bande de Gaza, où de nombreuses personnes ont fui en quête de sécurité.
Mahmoud Al-Attar, un homme déplacé réfugié à Al-Mawasi, Khan Younis, a décrit les camps comme étant « insupportables, surpeuplés, suffocants, invivables ».
Il avait espéré que la vie dans le sud épargnerait à sa famille les souffrances du nord, où même les produits de première nécessité sont inexistants.
Umm Khaled, mère de cinq enfants, montre du doigt les mares de boue qui entourent son abri de fortune.
« Nous avons essayé de construire une tente sur les ruines de notre maison. Mais quand la tempête a frappé, le vent l’a déchirée. Maintenant, nos couvertures sont trempées, les vêtements de nos enfants sont trempés et le froid est implacable. Combien de temps devrons-nous encore endurer ? »
Avec la chute des températures et l’absence de combustible, les familles brûlent des bouts de bois et de plastique, tentant désespérément de rester au chaud. La fumée âcre leur pique les yeux et les poumons, mais c’est leur seul moyen de défense contre le gel rampant.
Les hôpitaux, déjà au bord de l’effondrement, constatent une recrudescence des maladies respiratoires chez les enfants. Les bébés prématurés, privés de chaleur et de soins médicaux, luttent pour survivre dans des centres de santé surchargés et à peine fonctionnels.
Malgré le cessez-le-feu du 19 janvier autorisant des livraisons limitées d’aide, les efforts de secours restent insuffisants.
L’International Rescue Committee (IRC) met en garde contre une catastrophe imminente, car les graves pénuries de carburant menacent de fermer les hôpitaux et de couper les dernières sources de chaleur et de lumière.
« Le blocus israélien persistant bloque l’acheminement de fournitures vitales, laissant les personnes déplacées de Gaza endurer une existence qui défie l’humanité », a déclaré l’IRC dans un communiqué de presse.
Traduction : AFPS