Photo : Le parlement israélien adopte une résolution contre un Etat palestinien, 18 juillet 2024 © Quds News Network
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sabote et bloque l’accord de cessez-le-feu en ne donnant pas de réponses claires aux questions clés et en posant de nouvelles conditions, a déclaré Ghazi Hamad, un membre important du bureau politique du Hamas à Gaza.
Dans une interview accordée au média libanais pro-Iran Al Mayadeen, M. Hamad a réaffirmé qu’aucun accord ne serait conclu sans un cessez-le-feu complet.
"Netanyahou a sapé l’accord depuis le début", a-t-il déclaré.
Il a ajouté qu’en posant de nouvelles conditions, M. Netanyahu tentait de modifier les termes précédemment convenus, ce qui, selon lui, prolongeait encore la guerre à Gaza.
"L’occupation israélienne a introduit de nouvelles conditions liées à l’axe Philadelphie, en dépit d’un accord préalable sur le retrait complet d’Israël de cet axe", a-t-il déclaré, faisant référence au corridor qui sépare la bande de Gaza de l’Égypte.
Il a averti que "la résistance [du Hamas] ne permettra en aucun cas la présence de forces d’occupation dans quelque partie de Gaza que ce soit".
Il a également déclaré qu’Israël cherchait à trouver une faille dans l’accord, ce qui lui permettrait de poursuivre la guerre plus tard, appelant les médiateurs à faire pression sur Israël pour qu’il respecte les termes de l’accord.
M. Hamad a ajouté que le Hezbollah et l’Iran avaient le droit de riposter aux assassinats par Israël du commandant du Hezbollah Fouad Shukr à Beyrouth et du chef du bureau politique du Hamas Ismail Haniyeh à Téhéran, mais il a souligné que cette riposte serait distincte des pourparlers en cours sur le cessez-le-feu.
Bien que des responsables américains et le président américain Joe Biden aient déclaré que des progrès importants avaient été réalisés dans les pourparlers sur le cessez-le-feu en début de semaine, de nombreux responsables du Hamas ont nié que les discussions progressaient.
Hossam Badran, du bureau politique du Hamas, a déclaré que le groupe n’adhérerait qu’aux conditions discutées lors des tentatives de médiation du 2 juillet, dans une déclaration publiée sur Telegram.
Selon lui, les discussions du 2 juillet se sont concentrées sur une proposition faite par le président américain, mais M. Netanyahou empêche les parties de parvenir à un accord.
Selon le site d’information israélien Ynet, le porte-parole du Hamas, Sami Abu Zuhri, s’est fait l’écho de la déclaration selon laquelle les négociations sont au point mort. Le site le mentionne comme ayant déclaré que le Hamas "n’est pas confronté à un véritable accord négocié, mais à l’imposition des diktats américains" et qu’il qualifie les efforts d’"illusion".
Cette semaine, les médiateurs se sont réunis au Qatar pour deux jours de négociations afin d’essayer d’obtenir un accord de cessez-le-feu pour mettre fin à la guerre à Gaza.
Les médiateurs ont déclaré qu’ils restaient engagés "dans leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu dans la bande [de Gaza] qui faciliterait la libération des otages et permettrait l’entrée de la plus grande quantité possible d’aide humanitaire à Gaza", a déclaré un porte-parole du ministère qatari.
Bien que le Hamas n’ait pas participé directement à la réunion, un représentant du mouvement palestinien, Osama Hamdan, a déclaré à l’AFP que le groupe se joindrait à la réunion si celle-ci fixait un calendrier pour la mise en œuvre des conditions convenues.
Il a ajouté que le Hamas ne s’engagerait pas dans des négociations qui "donneraient [au Premier ministre Benjamin] Netanyahu plus de temps pour tuer notre peuple palestinien".
Le porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis, John Kirby, a déclaré que les pourparlers avaient pris un "départ prometteur", tout en reconnaissant qu’il restait "beaucoup de travail à faire".
Traduction : AFPS