5 LIVRES
1. Alain Gresh : Palestine. Un peuple qui ne veut pas mourir.
Editions Les liens qui libèrent, 2024. 192 pages. 18.00 €
Date de parution : 02/05/2024
Ce qui se joue dans la guerre contre Gaza dépasse largement le cadre étroit de ce petit territoire qui connaît une des guerres les plus destructrices de l’époque contemporaine – une guerre dont la Cour internationale de justice a souligné le « risque génocidaire ». Si elle condense d’abord le calvaire centenaire du peuple palestinien, son enjeu déborde ces frontières, avec le risque d’un embrasement régional et surtout d’un approfondissement de la fracture entre le reste du monde et l’Occident. Celui-ci, mobilisé aux côtés d’Israël, adopte une vision manichéenne de l’histoire comme d’un affrontement sans cesse recommencé entre Barbares et Civilisés. Dans cette guerre, le droit international dont se réclame l’Europe n’est plus qu’un faux-semblant. Les choix entérinés par la France, ont élargi le fossé qui la sépare du sud de la Méditerranée.
2. Elias Sanbar : « La dernière guerre ? ». Palestine, 7 octobre 2023-2 avril 2024.
Gallimard (Collection Tracts, n° 56), 2024. 48 pages, 3,90 €.
« Pour divorcer, il eût fallu avoir été déjà mariés, quand ce conflit était né dans l’impossibilité même d’une union. », Elias Sanbar
3. Israël-Hamas : pourquoi la guerre ? Collectif sous la direction d’Éric Fottorino.
Editions Philippe Rey (Collection “Les 1ndispensables“), 2024. 96 pages. 9 €
Recueil d’analyses
Le but de cet ouvrage est d’expliquer la guerre en cours à Gaza, d’historiciser ce conflit régional ancien aux allures de nœud inextricable. Comprendre l’engrenage en se gardant des affects partisans. Explorer le passé pour éclairer le présent. Être conscient de la logique coloniale qui guide l’action de Benyamin Netanyahou et celle des personnalités plus extrêmes encore de son entourage. En sachant que ce gouvernement ira jusqu’au bout si l’on ne lui oppose que de vagues protestations, tout en continuant, comme le font les États-Unis, à lui fournir des armes pour la guerre. Il y va de la survie des Palestiniens, mais aussi de la sécurité de la population israélienne sur le long terme.
Contributeurs : Sylvain Cypel, Metin Arditi, Bertrand Badie, Élisabeth Marteu, Vincent Lemire, Amira Hass, Ghassan Salamé, Bernard Hourcade, Jenny Raflik-Grenouilleau, Robert Solé, Agnès Levallois.
4. Nathan Thrall : Une journée dans la vie d’Abbed Salama. Anatomie d’une tragédie à Jérusalem
Prix Pulitzer de non-fiction 2024 – Éditions Gallimard 25 €
Le 16 février 2012 s’annonce comme une journée ordinaire pour Abed Salama, un Palestinien des Territoires occupés. Tôt le matin, son fils Milad est parti en excursion avec son école. Très vite la rumeur se répand qu’un bus scolaire a été heurté de plein fouet par un semi-remorque sur une route sous contrôle israélien mais très mal équipée et entretenue car empruntée pour l’essentiel par des Palestiniens. N’était le nombre de victimes brûlées vives (enfants et institutrice), il aurait pu ne s’agir que d’un banal accident de la route, dû à un trafic surchargé puisque ralenti par un checkpoint de l’armée israélienne — elle endigue aux heures de pointe la circulation des Palestiniens afin de faciliter celle des colons israéliens.
Tout se déploie dans le récit serré et l’écriture neutre de Nathan Thrall : la fracture des familles palestiniennes entre les membres qui acceptent de collaborer avec les services sécuritaires d’Israël, suite aux accords d’Oslo, et ceux qui refusent la corruption morale et financière que cela entraîne (...)
5. Le Hors-série du Monde : 40 cartes pour comprendre le conflit Israël-Palestine
Juillet/septembre 2024
5 FILMS
1. "Gaza mon amour" des frères Nasser
A voir sur Arte : Gaza mon amour
Disponible jusqu’au 27 août
2. "Les 54 premières années" d’Avi Mograbi
A voir sur Arte en deux parties :
Les 54 premières années - Partie 1
Les 54 premières années - Partie 2
Disponible jusqu’au 21/10/2024
3. "Mémoires de Palestine" de Serge Le Péron
A voir sur France TV : Mémoire de Palestine
Disponible jusqu’au 05/02/2025
4. "Little Palestine" d’Abdallah Al-Khatib
A voir sur Ciné Mutins en VOD (4€) : Little Palestine
5. "Le piège de Huda" de Hany Abu-Assad
A voir sur Ciné Mutins en VOD (4€) : Le piège de Huda
>> Retrouvez la sélection Palestine complète de Ciné Mutins
6 MUSIQUES et un peu plus si affinité...
1. Nai Barghouti
Faire pleurer, rire, s’extasier et ovationner son public n’a rien d’exceptionnel pour cette chanteuse, flûtiste et compositrice d’exception. L’artiste palestinienne primée Nai Barghouti présente un répertoire varié qui met en lumière son premier album, “Nai-1“, qui défie les genres, des reprises de célèbres classiques arabes et une fusion unique de jazz, de musique occidentale et de musique arabe grâce à sa technique vocale unique.
La technique vocale de Nai évoque de manière étonnante les qualités de trois chanteuses arabes légendaires : la profondeur veloutée d’Asmahan, la projection puissante, l’étendue et le contrôle d’Umm Kulthum, et la résonance angélique et profondément émotive de la tête de Fairouz. Nai a obtenu sa licence et sa maîtrise avec mention au Conservatoire d’Amsterdam. Elle y a exploré la relation entre la musique arabe Tarab et le jazz, et a développé sa technique de chant unique appelée NaiStrumentation. En 2021, elle a reçu le prestigieux prix du jeune talent du théâtre royal Concertgebouw d’Amsterdam.
2. Mohammad Assaf
Mohammad Assaf est un chanteur palestinien né le à Misrata (Libye). Chanteur pop célèbre pour être le gagnant de la deuxième saison d’Arab Idol, diffusée par le réseau MBC, il a reçu le surnom d’Asaroukh, signifiant « La Fusée », de la part du chanteur libanais Ragheb Alama. En 2013, il a été nommé ambassadeur de bonne volonté pour la paix par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA). Il a également été nommé ambassadeur de la culture et des arts par le gouvernement palestinien.
3. Saint Levant
Saint Levant est un artiste palestinien, français et algérien né à Jérusalem et basé à Los Angeles. Élevé à Gaza puis à Amman, son nom symbolise une revendication des fantasmes orientalistes dont le Levant a été historiquement victime. Combinant le français, l’arabe et l’anglais dans sa musique, Saint Levant s’inspire des penseurs arabes influents des générations passées et des artistes contemporains pour créer un son à la fois nostalgique et futuriste, à la fois imprégné d’histoire et intensément tourné vers l’avenir.
4. Le Trio Joubran
Trois frères, trois oud. Samir, Wissam et Adnan. Sur scène et en studio, ils croisent leurs instruments comme trois voix solistes pour n’en former qu’une. Le oud, luth oriental, est devenu la voix de leur âme, cœur battant de leur être avec lequel ils ne forment qu’un. À trois, toujours.
Dans leurs compositions, chacun vient apporter sa pierre à l’édifice, sans jamais faire de l’ombre aux deux autres. Car pour eux, la musique n’a de sens qu’à trois. Chez les Joubran, la virtuosité ne cède jamais le pas à la démonstration. Ce qui est en jeu chez ces natifs de Nazareth issus d’une longue lignée de luthiers, c’est la perpétuation d’une tradition. Une tradition qu’ils ont aussi profondément renouvelée par leur innovation sur le oud, cet instrument soliste qu’ils conjuguent à merveille au pluriel.
Le Trio Joubran en tournée en France :
– A Saint-Nazaire le 22 novembre
– A la Cité de la musique - Philharmonie de Paris le 30 novembre
>> Le Trio Joubran sur Youtube
5. 47SOUL
47SOUL a semé à lui seul les graines du genre Shamstep. Le collectif musical palestinien s’est formé en Jordanie en 2013 avec Tareq Abu Kwaik, Ramzy Suleiman, Walaa Sbait et Hamza Arnaout en s’inspirant du hip-hop, de l’électronique et du R&B et en les fusionnant avec les sons de Dabke, une danse folklorique traditionnelle, et d’autres musiques roots Shaa’bi de la région du Levant.
Shamstep, leur premier EP révolutionnaire sorti en 2015, a non seulement contribué à inventer le nom du genre, mais a également permis à un nouveau public de découvrir la musique traditionnelle de Bilad Al Sham. Après avoir déménagé au Royaume-Uni, le groupe a publié son premier album, Balfron Promise, en 2018, et s’est produit en tête d’affiche et dans des festivals où il a fait plus de 160 apparitions en direct.
47SOUL en tournée en France :
– A la Cigale le 13 septembre
– Au Festival Arabesque à Montpellier le 14 septembre
Site officiel : https://47soul.com/
6. Sama’ Abdulhadi
Sama’ Abdulhadi est une musicienne, DJ et productrice de musique électronique palestinienne.
C’est une affaire de résilience. Pendant la tragédie qui se joue actuellement dans son pays, la DJ palestinienne entend bien continuer de donner de la voix.
Son parcours à Beirut, au Caire puis à Paris ne l’a jamais faite dévier de son objectif principal : être le moteur de la scène techno de Palestine. Pour cela, elle a fondé le collectif UNION, qui réunit les meilleur·es artistes underground du pays, mais aussi publié en novembre dernier une compilation caritative sur l’excellent label londonien Fabric.
Mettre en avant la culture arabe est ici tout sauf de l’exotisme : c’est une démarche politique forte, qui cherche à dépasser les frontières et établir une connexion viscérale. Et ainsi faire oublier - ne serait-ce qu’un instant - la peine. Mais toujours en levant le poing.
Sama’ Abdulhadi en tournée en France :
– A Nantes le 21 septembre
– A Lyon le 24 novembre
>> Sama’ Abdulhadi sur Youtube
>> Sama’ Abdulhadi sur Soundcloud
Bonus : Découvrir la Palestine en 7 chansons
>> La playlist d’Orient 360