« La lutte a commencé fin 2004 dans le village, quand les bulldozers ont arraché les oliviers », explique Shai Carmeli Pollak. Ils préparaient alors l’installation de la « barrière de séparation » dont la construction a débuté en 2002. « Elle n’a pas été tracée sur la ligne de 1967 mais à l’intérieur des territoires palestiniens, rappelle le documentariste. 10 % du territoire de Cisjordanie a ainsi été isolé. »
Wadgee Boarnet, l’un des 1 300 habitants du village de Bil’in a ainsi vu ses terres divisées en deux parties de part et d’autre d’une zone de séparation large de 60 mètres. Dès 1972, l’État israélien lui avait dénié le droit de cultiver ces terres : « J’avais tenté de planter des arbres sur ces terres qui appartiennent à ma famille depuis des générations, mais on m’a objecté que c’était une zone militaire fermée. En 1975, des colons se sont installés sur mes terres au motif qu’elles n’étaient pas cultivées depuis trois ans. »
En vertu d’une loi datant de l’époque ottomane, qui prévoit que des terres non cultivées peuvent être reprises, éclaire Shai Carmeli Pollak, « mais c’est toujours aux colons qu’Israël les distribuent. »
Un mouvement pacifique de protestation s’est développé depuis 2002 dans les villages concernés avec des manifestations hebdomadaires. Une dizaine de morts et un millier de blessés sont à déplorer. Rani, qui est l’un des dix enfants de Wadgee, vit depuis en fauteuil roulant. Puisqu’il a été blessé, la loi lui interdit de continuer son travail de maçon en Israël, mais il ne peut pas davantage exploiter les terres de son père.
Un débat suivra la projection du film Bil’in Habibti organisé par l’Association France-Palestine et le Mouvement de la Paix. Début à 16 h. Libre participation aux frais.
Shai Carmeli Pollak et Rani et Wadgee Boarnet ont été accueillis vendredi après-midi à la gare de Quimper par des membres de l’Association France-Palestine et du Mouvement de la Paix.
Ouest-France