Un Palestinien détenu par Israël et en grève de la faim depuis 71 jours est en danger de mort, d’autant qu’il n’est pas autorisé à recevoir la visite régulière d’un médecin indépendant, a affirmé jeudi une association israélienne de défense des Droits de l’Homme.
Selon un communiqué de Physicians for Human Rights-Israel, Akram Rikhawi a entamé une grève de la faim le 12 avril, et il ne pesait plus que 49 kilogrammes le 6 juin, la dernière fois qu’il a reçu la visite d’un médecin de cette organisation.
"Depuis, 16 jours sont passés, et notre médecin a établi que la vie d’Akram était en danger, à la fois à cause de sa grève de la faim et de problèmes chroniques de santé dont il souffre, notamment du diabète et de l’asthme", annonce l’association.
"Ce prisonnier est détenu dans un département médical du Service des Prisons israéliennes, et les traitements médicaux requis lui sont administrés", a assuré à l’AFP la porte-parole de l’administration pénitentiaire, Siva Weizman.
"Il a été hospitalisé à plusieurs reprises, mais le personnel médical a décidé de ne pas le garder. Si un de nos médecins le juge nécessaire, il retournera à l’hôpital", a-t-elle ajouté.
En avril, entre 1.600 et 2.000 prisonniers palestiniens d’Israël avaient entamé un mouvement collectif de grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention et réclamer l’abolition de "la détention administrative", qui permet d’emprisonner quelqu’un sans jugement pour une période de six mois indéfiniment renouvelable.
Ce mouvement avait été levé après un accord conclu le 14 mai sous médiation égyptienne avec l’administration pénitentiaire.
Mais Akram Rikhawi, qui a purgé les deux tiers de sa peine de 9 ans de prison, a décidé de poursuivre sa grève de la faim pour réclamer sa libération pour raisons de santé.
Selon Physicians for Human Rights-Israël, le vétéran des prisonniers palestiniens grévistes de la faim, Hassan Safdi, avait tenu pendant 71 jours jusqu’à l’accord de mai, et depuis jeudi, il refuse à nouveau de s’alimenter parce que sa détention administrative vient d’être prolongée.
Une nouvelle grève de la faim risque de lui être fatale, a prévenu l’association.