Photo : Logo de l’UNRWA sur le mur d’une école à Jénine - Crédit : Marcin Mazur
L’Agence a déclaré que les pays donateurs ont promis 812,3 millions de dollars, dont seuls 107 millions sont des contributions nouvelles. Celles-ci, a-t-elle ajouté, sont très inférieures aux 300 millions de dollars nécessaires pour continuer à aider les millions de bénéficiaires vivant dans les Territoires Palestiniens occupés par Israël et dans les camps de réfugiés des pays voisins.
Le Commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré que, tout en étant reconnaissante pour ces promesses de dons, ceux-ci étaient en deçà des fonds dont l’Agence a besoin pour maintenir ouverte les plus de sept cents écoles et les cent quarante cliniques de l’UNRWA, dès le mois de septembre.
« Nous continuerons à travailler sans relâche avec nos partenaires, y compris avec les pays d’accueil - les principaux soutiens des réfugiés - pour collecter les fonds nécessaires », a-t-il ajouté.
« Dix années de sous-financement chronique ont gravement affecté la qualité de certains services de l’UNRWA. Ça se traduit aujourd’hui par des salles de classe plus grandes, une dépendance accrue à l’égard des travailleurs journaliers (y compris pour les services de base tels que l’éducation et la santé), l’épuisement des ressources et l’incapacité d’étendre les programmes d’aides financières directes », a déclaré l’Agence [1].
L’UNRWA a été créée en 1949 par mandat des Nations unies, pour être au service aux réfugiés palestiniens en Jordanie, au Liban, en Syrie, dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem. Elle vient en aide à environ 5,9 millions de bénéficiaires.
Depuis des années, Israël fait pression pour que l’UNRWA soit fermée, car c’est la seule agence des Nations unies à disposer d’un mandat spécifique pour répondre aux besoins fondamentaux des réfugiés palestiniens. Selon Israël, si l’agence n’existe plus, la question des réfugiés n’existe plus et le droit légitime des réfugiés palestiniens à retourner sur leurs terres n’a plus lieu d’être. Israël refuse ce droit au retour depuis la fin des années 1940. Pourtant, son adhésion aux Nations unies a été subordonnée à l’autorisation pour les réfugiés palestiniens de retourner dans leurs foyers et sur leurs terres.
L’UNRWA dépend presque entièrement des dons volontaires des États membres de l’ONU, ce qui la rend extrêmement vulnérable aux groupes de pression pro-israéliens, influents dans plusieurs capitales clés.
L’Agence a été confronté à de graves difficultés financières sous l’administration du Président américain Donald Trump, qui avait intégralement cessé ses dons en 2018. Bien que certains de ces dons aient été rétablis pas la suite, ils n’ont pas suffi à combler le déficit financier accumulé.
Par la suite, ce sont les Emirats Arabes Unis (EAU) qui ont réduit considérablement leur contribution financière à l’Agence en 2020. Sami Mshasha [2] a déclaré que les Émirats ont versé 51,8 millions de dollars à l’UNRWA en 2018 et à nouveau en 2019, mais qu’en 2020, ils n’ont donné qu’un million de dollars à l’agence. Ceci à un moment où les Emirats ont commencé à normaliser leurs relations avec les autorités d’occupation, avec la signature des dits « Accords d’Abraham » en septembre de la même année.
Le Royaume-Uni a également réduit de plus de moitié les fonds qu’il alloue à l’UNRWA, passant de 42,5 millions de livres (57,2 millions de dollars) en 2020 à 20,8 millions de livres (28 millions de dollars) en 2021. Le Royaume-Uni était le troisième plus grand donateur de l’UNRWA en 2020, mais ces réductions l’ont relégué dans la catégorie des contributeurs de second rang.
Traduction par : AFPS