Un entretien avec Hanan Ashrawi
Députée palestinienne indépendante, ancienne
présidente de MIFTAH (Initiative palestinienne pour la
promotion du dialogue global et de la
démocratie.), universitaire.
MIFTAH : Le dialogue national parait être la
discussion du moment. A la lumière des
récentes ruptures survenues entre les Palestiniens,
quelle importance accordez-vous à ce
dialogue ?
Hanan Ashrawi : Je pense que le dialogue
est un autre instrument de la démocratie
et qu’il est absolument crucial.
Nous devons être capables de communiquer
entre nous afin de résoudre pacifiquement
nos différences, pour tenter de
trouver soit des accords, soit des ententes
ou un consensus national à travers le
dialogue car on ne gagne rien en ne
communiquant pas. Et il me semble que
c’est une question toujours ouverte -
vous pouvez structurer ce dialogue de
façon à ce qu’il soit officiel, mais à d’autres
occasions vous pouvez juste créer les
conditions nécessaires et manifester la
volonté de poursuivre les discussions
sur une variété de questions simplement
de façon à éviter la violence et les conflits
déclarés.
MIFTAH : La situation en Palestine sur le
plan de la sécurité n’a fait qu’empirer depuis
que le nouveau gouvernement a pris ses fonctions,
la présidence et le gouvernement prenant
des décisions chacun de leur côté en
formant des services de sécurité séparés.
Que faut-il faire pour que la violence interne
diminue et que la situation sécuritaire soit
maîtrisée ?
H. A. : C’est avec tristesse que l’on
voit quelle est la situation aujourd’hui -
l’absence de loi, le manque de sécurité,
les affrontements, l’absence d’Etat de
droit dans nombre de cas - et ceci a
empiré récemment. Cette question doit
être traitée dans le cadre d’un plan global
afin d’effectuer des réformes sérieuses
dans l’organisation des forces de sécurité,
selon un plan déjà établi. Il n’est
pas nécessaire de réinventer la roue.
Fusionnons les différentes forces, assurons-
nous qu’elles ont des règlements
intérieurs appropriés, changeons régulièrement
leurs responsables, assuronsnous
qu’elles n’interviennent pas dans
le domaine politique ni dans celui de la
finance et ainsi de suite - il faut dépolitiser
les forces de sécurité. Vous ne
résolvez pas un problème en en créant
d’autres.
Il n’est pas besoin de former d’autres
services de sécurité ou de les politiser
ou de transformer des milices en nouveaux
services de sécurité indépendants.
Ceci ne fait qu’aggraver la situation.
Mais dans le même temps, il faut
activer le système judiciaire pour que
les gens puissent être obligés de rendre
des comptes. Il faut que les services de
sécurité comprennent qu’ils sont des
forces de police et de sécurité internes
et donc que leur rôle est de faire respecter
la loi, qu’eux-mêmes doivent la respecter
et la protéger ainsi que le système
judiciaire. Bien évidemment, le
premier objectif est de protéger les vies
et les biens des individus, l’ordre public
et la sécurité nationale.
Je pense que cela demande un effort
concerté. Malheureusement, l’esprit de
faction et d’autres intérêts particuliers
ont créé une situation de rivalité qui s’est
transformée en violence et l’intérêt national
a été jeté par-dessus bord. Et bien
sûr, c’est le citoyen ordinaire qui en paye
le prix car aujourd’hui les gens pensent
que leur sécurité personnelle n’est pas
assurée, qu’ils n’ont pas de protection,
qu’il n’y a pas d’ordre public, que leurs vies et leurs droits ne sont pas respectés.
Ceci est impératif ; si nous tombons
dans une situation anarchique et
sans plus aucune loi, ce sera alors la
fin de la cause palestinienne.
MIFTAH : mise à part les difficultés internes,
les Palestiniens sont confrontés à de nouvelles
intentions déclarées israéliennes d’agir
de façon unilatérale pour fixer les frontières
israéliennes. Quelles actions sur le plan
politique devraient être adoptées par nos
dirigeants pour contrecarrer ces projets
israéliens ?
H. A. : En ce moment, le peuple palestinien
est en état de siège, confronté à
des sanctions et à
un boycott au
niveau international,
avec en plus le
risque d’une grave
scission interne. La
première chose à
faire est de pouvoir
remettre de l’ordre
dans notre maison,
d’être capables de
nous renforcer au
niveau interne. Et
ceci exige un réel
engagement vis-àvis
d’une unité ou
d’une plateforme
nationales.
Nous devons dégager
une plateforme
politique ou un programme
qui ferait
que la situation ne
s’aggrave pas, qui
n’augmenterait pas
notre isolement, qui n’amènerait pas à
une dé -légitimation de la cause palestinienne
au niveau international, mais
un programme national capable de nous
aider à briser le siège et l’isolement et
de réimposer la légitimité de la cause
palestinienne. Alors nous pourrons faire
face aux plans unilatéraux d’Olmert et de
l’occupation israélienne qui représentent
une annexion unilatérale de la
majeure partie de la Cisjordanie et l’imposition
par la force de frontières définitives.
Car l’unilatéralisme n’est qu’un autre mot
pour désigner la politique de la force et
l’utilisation de la force -bien sûr- pour dicter
le règlement final. Il me semble que
continuer à dire qu’il n’y a
pas de partenaire parmi les
Palestiniens est facilité par
le refus du gouvernement
palestinien actuel de négocier
et d’accepter le droit
international et les accords
internationaux. Ceci est
exploité comme une excuse
commode pour avancer à
marche forcée vers les
objectifs unilatéraux. Ensuite,
cela permet à la communauté
internationale d’éviter
d’avoir à mettre sur les
rails un processus de paix
viable. Nous devons augmenter
au maximum notre
capacité à manoeuvrer et à
agir politiquement afin de
briser le siège et le boycott.
MIFTAH : Jusqu’à quel point
un retrait unilatéral israélien
serait-il défavorable aux Palestiniens
? Pensez-vous qu’il y aurait moyen
de le tourner en notre faveur ?
H. A. : Ce projet est extrêmement préjudiciable
et tout à fait dangereux car il
s’agit d’une tentative de résoudre de
façon unilatérale le conflit israélo-palestinien
sur la base des priorités israéliennes.
C’est une tentative de consolider
la mainmise d’Israël sur la Cisjordanie
pour annexer de larges portions de notre
terre dont Jérusalem, ainsi que les principaux
blocs de colonies et la vallée du
Jourdain. Ce projet détruit toute chance
de voir un jour un Etat Palestinien viable - économiquement, démographiquement
et territorialement - et détruira les chances
de la paix, car un Etat Palestinien viable
capable d’exercer sa souveraineté est une
condition essentielle à la paix. Si vous
détruisez cet élément-là, alors vous
détruisez la paix. Et vous ne faites
qu’aggraver la situation et préparer la
perpétuation du conflit.
MIFTAH : Que doivent faire les Palestiniens
vis-à-vis de la communauté internationale,
et particulièrement des Etats-Unis ? Et comment
faire plus en matière de diplomatie et
de relations publiques ?
H. A. : En ce moment, les responsables
officiels du gouvernement sont
boycottés par les Etats-Unis, par les
Européens et par conséquent l’activité
diplomatique est limitée de maintes
façons. Les gens s’adressent au monde
arabe et à la communauté islamique uniquement.
MIFTAH : Et que se passe-t-il au niveau non
officiel ?
H. A. : Nous devons bien évidemment
nous adresser à l’Ouest, nous devons
interpeller l’opinion publique, les organisations
de base, la société civile, nous
devons avoir accès au médias, nous
devons contacter différents corps représentatifs,
des groupes nationaux et ethniques,
des églises et ainsi de suite -
toutes les composantes de la mosaïque
qu’il y a dans les sociétés occidentales
de façon à être capables d’influer sur
l’opinion publique, pour susciter la prise
de conscience et créer la pression qui tique
de l’Ouest. C’est crucial et nous ne
l’avons pas fait du tout. La plupart du
temps, les gens estiment qu’il suffit que
les administrations communiquent entre
elles. Nous devons être capables d’influencer
les élus, les décideurs par le biais du
public et en mettant en avant un message
convaincant et cohérent qui n’exacerbe
pas les divergences ni ne nous
présente nous-mêmes comme une
menace. Il faut donc trouver un langage
commun basé sur des valeurs partagées,
basé sur des principes, basé sur la légalité,
la justice et le droit international.
L’Ouest comprend ces choses-là. Mais
si nous persistons à user du langage, du
discours et de la politique de l’exclusion,
nous serons alors nous-mêmes exclus et
perçus comme une menace.
MIFTAH : L’Union européenne (UE) a-t-elle
toujours plus de sympathie pour notre cause
ou s’est-elle mise totalement à la remorque
des Etats-Unis dans le boycott total du gouvernement
conduit par le Hamas ?
H. A. : Il y a des différences (entre les
pays de l’UE, NDLR), au moins dans la
façon dont ils s’expriment, mais très clairement
il y a des limites dans leur espace
de manoeuvre. Historiquement, et en
dépit du fait qu’il y a des distinctions entre
les différentes politiques menées par l’UE
et les positions politiques exprimées,
leurs actes ont tendance a être contraints
par le refus de créer tout désaccord ou
tout risque de confrontation avec les
Etats-Unis, et par conséquent ils tendent
à agir dans le cadre des paramètres fixés
par les Etats-Unis pour l’action politique.
Donc, quoiqu’ils en disent en apparence
et malgré les déclarations et communiqués,
le plus souvent lorsqu’il s’agit de passer
aux actes, ce sont les Etats-Unis qui
entraînent la décision.
MIFTAH : Que pensez vous de l’avenir des
négociations avec Israël, au vu de l’attitude
du Hamas qui ne veut pas reconnaître Israël
et de l’attitude du parti Kadima qui considère
l’Autorité Palestinienne (AP) comme
une organisation terroriste ?
H. A. : En ce moment cela ne parait
pas très probable. Mais la question n’est
pas de savoir si le Hamas reconnaît ou
non Israël. Les Palestiniens n’y accordent
pas d’importance. Ils ne demandent
pas au Hamas de reconnaître Israël.
Nous voulons avoir un programme politique
qui soit consistant avec la légitimité
nationale palestinienne et l’Organisation
de Libération de la Palestine (OLP), avec
la légitimité arabe et l’initiative de la Ligue
Arabe ainsi qu’avec le droit international
et la légalité internationale.
Si la reconnaissance d’Israël est un dérivé
de cette démarche, cela n’importe pas.
La vraie question est de savoir si le Hamas
peut se transformer pour être plus en
phase avec les réalités contemporaines,
les réalités globales et la nécessité pour
le peuple palestinien de pouvoir briser
l’isolement et gagner
du soutien.
C’est de cela que nous
avons franchement
besoin. Le fait est que
depuis longtemps -
depuis le moment où
Sharon est devenu
Premier ministre -l’époque après Camp
David, il n’y a pas eu
de négociations. D’un
côté, il y a eu un refus
constant de la part du
gouvernement israélien
d’entrer dans un
processus ou une
négociation politique
tout en maintenant une
approche unilatérale,
de mise devant des
faits accomplis en
construisant le mur, en
annexant notre terre,
en augmentant les
colonies, en annexant
Jérusalem et ainsi de
suite. D’un autre côté,
il y a eu un manque
total de volonté politique de la part de la
communauté internationale pour lancer
un processus de négociation viable, pour
respecter même ses propres initiatives,
y compris la feuille de route.
MIFTAH : Vous être en train de dire que la
balle est du côté d’Israël (et du côté du camp
international) et que, eu égard à leur intransigeance,
les positions du Hamas ont une
importance très relative ?
H. A. : Non, c’est important car c’est
utilisé de diverses manières ; c’est
exploité pour affaiblir la position palestinienne
et cela fournit
une excuse commode
à l’Occident pour punir
les Palestiniens - ainsi
lorsqu’ils boycottent et
répriment les Palestiniens
parce qu’ils ont
élu le Hamas. Mais quoi
que fasse le Hamas
c’est toujours utilisé
comme justification,
comme une excuse
commode pour punir
encore plus les Palestiniens
et ne plus les
prendre en compte de
façon globale.
Donc, c’est important,
mais je suis en train de
dire que le problème
n’est pas purement
palestinien. Cela a toujours
été un problème.
Il faut blâmer Israël, il
faut blâmer la communauté
internationale -
les Palestiniens ont toujours
été en bout de
chaîne de cette politique et en ce moment cela
donne aussi une excuse
commode. Le Hamas
devrait les prendre au mot
et montrer un sens des
responsabilités et de la
flexibilité afin de répondre
à une nécessité interne
de la société palestinienne.
MIFTAH : Le Hamas est-t-il allé dans ce sens
jusqu’ici ?
H. A. : Jusqu’ici, malheureusement,
on voit qu’il faut beaucoup de temps au
Hamas pour faire un ajustement. Sans
doute ont-ils besoin de passer d’un comportement
d’opposition à celui de gouvernance
responsable ; cela demande
du temps mais nous espérons qu’ils comprendront
la gravité de la situation. Beaucoup
d’entre eux parlent encore de la
situation présente comme si elle n’était
ni sévère ni grave.
Certains affirment que nous ne sommes
pas isolés, que ce sont les Etats-Unis
qui sont isolés ; ils disent que nous ne
sommes pas en état de crise, mais que
le reste du monde est en état de crise.
Ils s’affichent avec tous ces discours bravaches
et pleins de rhétorique qui n’ont
rien à voir avec les responsabilités qui sont
celles du gouvernement. Ils doivent comprendre
que la bonne adresse pour des
négociations et un accord politique c’est
l’OLP.
Cela a toujours été le cas, quel que soit
le gouvernement, qu’il soit du Fatah ou
du Hamas. Ils devraient pouvoir faciliter
cette approche plutôt que d’y faire obstacle.
En ce sens, les pays occidentaux
et Israël ne peuvent pas dire qu’il n’y a
pas de partenaire palestinien car il y a un
partenaire palestinien, il y a toujours eu
un partenaire, avec un agenda qui n’a
pas changé. Le problème n’est pas le
programme de l’OLP, le problème c’est
que nous avons maintenant deux programmes - celui du gouvernement étant
différent de celui de l’OLP.
MIFTAH : Quelle est selon vous la signification
du référendum proposé sur la base du
« document des prisonniers », étant donné
que 1) il n’inclut pas tous les Palestiniens et
que 2) Israël n’en accepterait pas les termes ?
H. A. : Tout d’abord, ceci est une question
interne ; aujourd’hui cela n’a rien à
voir avec Israël. C’est
quelque chose à quoi
les Palestiniens vont
avoir recours pour
que le peuple palestinien
ait son mot à
dire, pour qu’il ait un
impact sur la politique.
Il y a un réel besoin d’un consensus
national. Le référendum est un instrument
de la démocratie et c’est un
moyen, pas une fin en soi. En conséquence,
il est utilisé pour aider le Hamas,
par exemple, pour montrer qu’il répondra
aux besoins exprimés par les gens ; qu’il
acceptera l’expression de la volonté populaire
à ce niveau.
Deuxièmement, il n’aurait pas dû être
transformé en sujet de discorde, ce qu’il
est devenu. La façon dont ce projet de
référendum a été décrit comme un
« coup d’Etat » ou comme anti-démocratique
ou anticonstitutionnel est absurde.
Pour moi ceci est totalement inadapté. Au
contraire, c’est un moyen d’éviter la violence,
le conflit armé et la confrontation
en Palestine et d’engager les gens dans
un sens positif.
Et on attaque ce référendum parce qu’il
n’implique pas tous les Palestiniens où
qu’ils soient ? Des élections ont eu lieu
en Cisjordanie, à Gaza mais guère à
Jérusalem. Il n’y a pas eu les Palestiniens
de l’extérieur pour voter en leur
faveur. Ils utilisent cela maintenant comme
un prétexte pour miner une autre pratique
démocratique.
L’Autorité elle-même a été mise en place
dans le cadre d’accords pour la Cisjordanie
et Gaza, le poste de Premier ministre a
été créé suite à ces accords et la portée
de leur juridiction est limitée à la Cisjordanie,
à la Bande de Gaza et à Jérusalem,
et même à Jérusalem vous avez
des obstructions israéliennes. Par conséquent,
ils essayent de tirer des excuses
de leur chapeau et elles sont contradictoires.
Je pense que les gens devraient être
plus sérieux et plus responsables en faisant
face aux exigences du jour et en
comprenant la gravité de la situation.
MIFTAH : Aujourd’hui, les Palestiniens sont
confrontés à une vision générale divisant tout
entre terrorisme et antiterrorisme, et malheureusement
ils sont du mauvais côté de la
barrière. Que pouvons-nous faire pour changer
cela ?
H. A. : Oui, malheureusement dans
l’univers de “ l’après 11 septembre”, nous
avons été stigmatisés comme terroristes
et du côté des terroristes. Très ironiquement
Israël a été transformé en innocente
victime en état de légitime défense
alors que les gens qui vivent sous occupation
étaient présentés comme agressifs
et terroristes et étaient condamnés
puis punis.
L’ironie est que depuis des décennies
Israël est un occupant brutal qui n’a jamais
subi aucune sanction ni aucune sorte de
punition. Mais dès que les Palestiniens
ont élu le Hamas ils ont été soumis à un
régime de sanctions internationales. C’est
vraiment ironique et tragique.
Je dirais, en dépit de cela, que nous
devons être cependant capables de
défendre notre cause et d’intervenir de
façon positive, persuasive et convaincante
et de ne pas permettre à Israël de
donner constamment le ton, les conditions
et le rythme dans les contacts avec les
Palestiniens ou de définir la nature de
notre cause. C’est à nous de le faire et
quand aujourd’hui nous utilisons une rhétorique
plus intense, et que nous avons
recours aux slogans et aux clichés bravaches,
ceci ne sert qu’à renforcer cette
image fallacieuse que les Palestiniens
sont des terroristes.
Ainsi, nous devons être introspectifs
aussi, pour définir notre propre langage
et nos politiques sans être sur la défensive.
Je parle de mettre en place des
politiques inclusives et proactives qui
interviendraient sur des réalités globales
et changeraient ces perceptions fausses
des Palestiniens. Nous avons fait cela
pendant un moment ; nous sommes parvenus
à changer ces idées fausses et
préconçues mais nous vivons malheureusement
une période de régression.
Parfois, nous sommes nous-mêmes nos
pires ennemis. A certains moments notre
réthorique et notre politique sont les pires
des instruments qui peuvent être utilisés
contre nous.
© MIFTAH
Note : cet entretien a eu lieu vendredi 9 juin au
matin, peu de temps avant le massacre de sept
Palestiniens d’une même famille par l’armée
israélienne, sur la plage de Sudaniyyah dans le
nord de la Bande de Gaza. En conséquence, il
n’inclut pas les réactions et l’analyse d’Hanan
Ashrawi concernant cet attentat ni la suite.