Photo : L’armée israélienne attaque l’hôpital Kamal Adwan depuis l’aube, 6 décembre 2024 © Anas Al-Sharif
Les Nations unies préviennent que la pénurie de carburant à Gaza risque d’entraîner la fermeture d’autres établissements médicaux dans le territoire assiégé, mettant ainsi « gravement en danger » la vie des patients et des nouveau-nés.
La condamnation par l’ONU des attaques « délibérées et systématiques » contre les hôpitaux de Gaza intervient alors que les frappes israéliennes incessantes ont tué plus de 50 Palestiniens supplémentaires au cours des dernières 24 heures.
Les autorités sanitaires de Gaza ont déclaré jeudi que les hôpitaux Al-Aqsa, Nasser et européen risquaient une fermeture imminente, après les bombardements israéliens répétés et le blocage des approvisionnements, et qu’ils subissaient le même sort que les hôpitaux Kamal Adwan, indonésien et Al-Awda.
Hani Mahmoud, de la chaîne Al Jazeera, en reportage à l’hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah, a déclaré que l’établissement était désormais « débordé » en raison de l’afflux de civils blessés, dont beaucoup de femmes et d’enfants, qui sont confrontés à un génocide depuis 15 mois.
« Les médecins font état d’une grave pénurie de fournitures de base, notamment d’outils chirurgicaux, d’antibiotiques et d’analgésiques.
Le Dr Bushra Othman, chirurgien général et bénévole à l’hôpital, a déclaré que la situation était évaluée toutes les 24 heures, alors que les responsables tentent de réapprovisionner l’hôpital.
« À tout moment de la journée, le courant et l’électricité peuvent être coupés, et certaines zones doivent être protégées, comme les salles d’opération, l’unité de soins intensifs, y compris l’unité néonatale », a-t-elle déclaré à Al Jazeera.
À l’hôpital Nasser, Médecins sans frontières a prévenu que la vie de 15 nouveau-nés en couveuse était menacée en raison d’une pénurie de carburant pour les générateurs qui fournissent l’électricité à l’établissement.
« Sans carburant, ces nouveau-nés risquent de perdre la vie », a déclaré Pascale Coissard, coordinatrice des urgences pour MSF.
Tareq Abu Azzoum, d’Al Jazeera, également en reportage à Deir el-Balah, a déclaré que l’atmosphère dans le territoire palestinien « est très chargée de tension et de peur ».
« Ce que nous avons vu au cours des dernières 24 heures a été très sanglant. Le nombre de morts de la journée écoulée est vraiment stupéfiant », a-t-il déclaré.
Jeudi, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a renouvelé son appel à un cessez-le-feu. « Davantage d’aide humanitaire doit être acheminée à Gaza et un cessez-le-feu est plus important que jamais », a écrit le groupe sur X.
Malgré l’appel de l’ONU, Israël a poursuivi ses bombardements sur la bande de Gaza.
Des sources médicales ont déclaré à Al Jazeera Arabic qu’au moins six Palestiniens ont été tués dans des attaques à l’aube dans le centre et le sud de Gaza, tandis qu’au moins huit autres ont été tués à Jabalia dans le nord de Gaza.
L’agence de presse Wafa a rapporté que quatre Palestiniens, dont trois enfants, ont été tués dans le camp de réfugiés de Nuseirat, tandis que plusieurs autres sont toujours portés disparus sous les décombres.
Selon Wafa, les frappes israéliennes ont tué au moins 51 civils et en ont blessé 78 autres au cours des dernières 24 heures.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël a tué 46 006 Palestiniens et en a blessé au moins 109 378 autres, selon le ministère de la santé de Gaza.
Dans le même temps, le pape François a intensifié jeudi ses critiques à l’encontre de la campagne militaire israélienne, la qualifiant de « très grave et honteuse ».
Dans son discours annuel aux diplomates, prononcé en son nom par un assistant, le pape a semblé faire référence aux décès causés par le froid à Gaza, où il n’y a pratiquement pas d’électricité.
« Nous ne pouvons pas accepter que des enfants meurent de froid parce que des hôpitaux ont été détruits ou que le réseau énergétique d’un pays a été touché », a déclaré le pape dans son discours.
Traduction : AFPS